Mon premier contact avec le Christ s’est produit il y a maintenant plus de 10 ans, à l’époque mon père qui triait les déchets dans une usine de recyclage m’apporta une bande-dessinée trouvée au boulot racontant la vie de Jésus. Il me la lança nonchalamment : « tiens, c’est Jésus », j’ai lu, j’ai cru. On ne m’avait jamais parlé de Dieu auparavant mais l’amour démontré par ce Jésus me toucha. Le seul modèle chrétien que j’avais était l’église Catholique, alors j’ai appris le Notre Père et je priais Dieu tous les soirs avant de me coucher, j’essayais d’être une gentille fille et je crois bien que c’est à cette époque aussi que j’ai arrêté de mordre mon grand frère…
En grandissant je me suis attachée aux évangiles, mais seule, sans église (à l’époque je craignais mon père et ses remarques anticléricales), ma foi n’a pas survécu au collège. J’ai passé le lycée dans une forme d’indifférence spirituelle. Mais les questionnements existentiels étaient là et bien présents, ils me rattrapèrent à ma première année de fac avec ma première rencontre avec une musulmane. J’étais très attirée par cette foi si simple, j’ai lu une grande partie du Coran, puis je fus prise par une grande angoisse, celle de l’enfer, que faire de cette souffrance que me promettait Allah qu’on me présente comme miséricordieux ? Comment savoir si je suis pardonnée pour de vrai ? Pas de réponses. Quitte à aller en enfer autant vivre sa vie, non ? Ce fut ma décision, j’ai rejeté l’islam.
Cet épisode réveilla ma soif de sens, je me suis alors tournée vers l’orient, alléchée par la réincarnation à laquelle je commençais peu à peu à adhérer, j’ai lu des articles sur le bouddhisme et l’hindouisme, systèmes que j’ai vite rejetés aussi, la présence du dieu créateur était pour moi non-négociable : dans le premier les hommes adorent un homme et dans l’autre des millions d’idoles. Puis j’ai découvert le Sikhisme (sikh signifie disciple en pendjabi), c’était à mon avis un système parfait qui combine la croyance en un dieu unique créateur à celle du karma et de la réincarnation. Selon les Sikhs, nous vivions en union avec Dieu avant d’en être séparés et de se retrouver enfermés dans nos corps, loin de la source. Le but de la vie humaine serait donc de revenir à Dieu à travers la méditation et les prières, le nom de Dieu (qu’on ne connaît pas !) y joue à la fois le rôle de clef spirituelle et de « brûleur de karma », bref…J’ai pratiqué la méditation pendant plus d’un an, me levant à l’aube tous les matins et me privant de viande. Puis un jour, en méditant, je suis entrée dans une sorte de transe, difficile à décrire mais ça s’est traduit par mon cœur qui s’est mis à battre très vite, à un point tel que j’en eu peur de mourir. Un bad trip mystique. Je n’ai plus jamais médité depuis.
On nous décrit souvent la méditation comme un acte apaisant, ça n’a pas du tout était mon expérience, je dirais même plus, ça a amplifié mes problèmes. La méditation a créé une grosse frustration chez moi, j’avais bien compris qu’il serait difficile voire impossible d’atteindre le « mukti », la libération de mon âme, je me sentais impuissante et j’absorbais le mal autour de moi. A l’été entre ma deuxième et ma troisième année de fac, malgré l’amour et la réussite dans mes études, j’ai essayé de mettre fin à ma vie, ça faisait longtemps déjà que je pensais à la mort, mais moi qui me pensais trop lâche pour passer à l’acte je l’ai fait. La voiture allait vite, elle m’a percutée, j’ai roulé sur plusieurs mètres. Quelques secondes de flottement, je me relève, je n’avais presque rien, ni ma tête, ni mon dos n’avaient touché le sol. En rentrant chez moi j’ai compris que s’il y avait un dieu il ne voulait pas que je meure, en tout cas pas tout de suite, alors j’ai prié « Dieu, qui que tu sois, si t’existes vraiment alors montre-moi ta voie »
Silence radio.
Avance rapide. Troisième année de fac, janvier, début de mon séjour Erasmus en Ecosse. Pour une meilleure immersion linguistique je dormais chez l’habitant. Ma logeuse, une trentenaire très sympathique, me raconta un jour son enfance comment elle se faisait lyncher tous les jours sur le chemin de l’école car elle avait eu le malheur de naître dans une famille catholique…Ma réaction ne se fit pas attendre, « Les Chrétiens sont idiots ! Il faut être bien bête pour s’entre-tuer alors qu’ils ont le même Jésus, de toutes façons Dieu n’existe pas ou alors il s’en fout de nous (moi) »
Le lendemain, alors que je sortais de la bibliothèque universitaire je rencontre… des chrétiens. Une jeune irlandaise me convie à un repas le soir même, j’acceptais après avoir une longue hésitation, l’appel de l’estomac (j’étais partie avec bien moins d’argent que la somme conseillée et ma bourse avait deux mois de retard) fut plus fort. La soirée commençait à 17h30 mais je me disais que j’allais juste venir pour le repas, en entrant dans l’église à 19h30 ils avaient déjà tous fini de manger. Ok bon je vais partir alors…Non, reste, je vais te chauffer une assiette, assieds-toi s’il te plaît ! En quelque minutes j’étais entourée de tout un groupe de personnes venues taper la discute et m’accompagner pendant que je finissais mon plat
L’accueil, l’amour simple.
Le vendredi de la même semaine je décide d’y retourner, histoire de retrouver ces chrétiens qui m’intriguaient, je me fais encore avoir sur l’horaire, décidément ils mangent tôt ces écossais ! Un peu déçue je ne revois aucun des chrétiens que j’avais vu l’avant-veille, puis débarque Emma après le repas. Tu viens avec nous dans l église voisine boire un chocolat chaud ? Une telle offre ne se refuse pas. Arrivée dans la salle, j’ai ressenti cet amour que j’avais ressenti le premier soir mais au centuple. Une oratrice était venue parler de la vie trouvée en Jésus, elle a commenté un passage de l’évangile de Jean dans la bible (chapitre 4) puis à un moment donné, elle partagea ce verset
« Et Jésus dit : Je suis le chemin, la vérité, la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14 :6)
Je serai incapable de vous dire tout ce qui se passa dans ma tête les semaines qui suivirent, tout ce que je voulais c’était être avec les Chrétiens, apprendre à mieux les comprendre, lire les évangiles et entendre toujours plus parler de Jésus. J’étais touchée par leur amour, leur foi, leur confiance en la bible. Puis je me suis mise à chercher, cette bible est-ce qu’elle dit bien la vérité ? Allez ma vieille, fais travailler ton esprit critique, regarde ce que disent les autres (non-chrétiens). Je peux vous dire que dans mes recherche j’ai tellement était confrontée d’un côté aux arguments malhonnêtes des athées et autres musulmans et à l’humilité des chrétiens de l’autre, que je ne pouvais que conclure que pour l’instant je n’avais pas de raison de ne pas faire confiance en la bible (il sera toujours temps de me raviser si jamais on me confrontait avec des arguments de bonne foi que ma foi n’est basée que sur du vent).
J’étais convaincue, j’avais enfin compris que ce verset cité plus haut était ma réponse, mais cependant je ne croyais pas. Tout ça c’était dans le cerveau, pas dans le cœur, alors compte tenu que ma première prière avait marché, j’ai décidé de prier à nouveau, cette fois pour que Dieu me donne la foi. J’ai eu ma réponse la nuit même dans un rêve : je me vois fauter et ressentir une culpabilité comme je n’en ai jamais ressenti auparavant (j’en ai encore des frissons) j’étais comme sondée, je me vois fuir et être jugée, condamnée, je me vois supplier pour sauver ma vie…je me réveille, libre.
Je suis libre, j’ai trouvé, j’ai compris. J’ai mes réponses :
Le pardon est disponible et certain pour tous ceux qui se repentent et mettent leur confiance en Jésus seul. Ce n’est pas par mes propres efforts que je peux rejoindre Dieu, mais il a marché sur terre, c’est Jésus encore lui, il a vaincu le mal et a porté à la croix mes péchés, et par la foi en son nom m’est offert la vie éternelle. Un peu moins de deux ans plus tard, je peux affirmer que je n’ai pas eu à revenir sur ma décision et que la bible est réellement fiable et digne de confiance. Le reste n’est que mensonge.
Alors pourquoi chercher ailleurs ?
De Cécile
22 ans, actuellement équipière GBU