La question de l’enfer est problématique pour beaucoup de gens. Selon la Bible, il existe un lieu (ou un état) de souffrance éternelle, qui serait un lieu de châtiment pour les mauvaises actions et la révolte contre Dieu[1. Par exemple Évangile selon Matthieu, chapitre 10, verset 28 : «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt Dieu qui peut faire périr à la fois le corps et l’âme dans l’enfer.».]. Un de nos premiers problèmes avec cette idée est qu’elle nous semble difficilement compatible avec la bonté de Dieu. On se dit que si Dieu est bon, il devrait excuser ou pardonner les fautes. S’il aime ses créatures, comment pourrait-il en laisser même une seule souffrir éternellement ?
J’aimerais commencer par souligner que ce type d’objections part d’une vision de la bonté qui se centre sur la notion de pardon et d’effacement de la faute. À mon avis, c’est une vision très influencée par la notion chrétienne de la grâce, peut-être cependant sous une forme un peu modifiée. J’aimerais dans cet article en faire abstraction pour un moment. Oublions quelques instants l’idée du pardon gratuit et de la grâce. Quelles raisons un Dieu bon aurait-il de permettre ou de créer une situation telle que l’enfer ? Dans un second article, je reviendrai sur la question sous un angle plus spécifiquement chrétien : pourquoi le Dieu de Jésus-Christ enverrait-il quelqu’un en enfer ?
Une idée peu originale
Tout d’abord, j’aimerais souligner que l’idée de l’enfer n’est pas une idée très originale. La plupart des civilisations anciennes concevaient que la vie vécue sur terre avait une conséquence au-delà de la mort physique.
Chez les égyptiens, après la mort, l’âme était pesée face à une plume qui symbolisait la justice. Si une âme était plus lourde que la plume, donc trop chargée de péché, elle était livrée en pâture au monstre Ammout, pour que cesse son existence.
Les grecs et les romains avaient au sein de l’Hadès aussi bien des Champs Élysées pour la récompense des justes qu’un Tartare pour le châtiment des criminels.
Dans l’hindouisme et le bouddhisme, qui croient à la transmigration des âmes (aussi appelée réincarnation), les actions bonnes ou mauvaises influencent la situation de l’âme dans les prochaines vies.
Ces conceptions ne sont bien sûr pas identiques à l’idée d’enfer dans la théologie chrétienne. Mais pour tous ces systèmes, l’idée d’une conséquence post-mortem pour les fautes de cette vie s’intègre à l’ordre du monde. Cela ne cause pas de scandale particulier. Ces conceptions ne sont pas toutes théistes ni monothéistes, mais face au mal que les hommes commettent, il semble juste qu’il y ait une rétribution.
Justice sera-t-elle faite ?
Arrêtons-nous un instant, et demandons-nous de même si une immortalité libre et heureuse de tous les hommes nous semble vraiment souhaitable. Voulons-nous que les malfaiteurs, les violeurs, les génocidaires vivent éternellement tels qu’ils étaient sur terre ? Nous sommes choqués lorsque des partisans de Daesh réduisent en esclavage, violent et tuent, tout en se félicitant d’aller au Paradis. Mais si tous vont au Paradis, si l’enfer n’est pas, si Dieu pardonne tout le monde, ces gens ont raison !
Prenons maintenant l’idée d’un Dieu bon. Pas juste d’un Dieu gentil, mais d’un Dieu qui se passionne pour la justice et la vérité. Un Dieu qui est la source de tout amour du bien et de toute indignation face au mal. Un Dieu en qui il n’y a pas de zone d’ombre. Que fera-t-il de ceux qui ont préféré le mensonge à la vérité, de ceux qui ont massacré sa création, de ceux qui ont trompé les autres, qui ont trahi et opprimé ? Que fera-t-il de ceux qui, apercevant dans quelle direction se trouvait le bien, se sont retournés pour aller dans la direction opposée ?
Il leur ôtera leur moyen d’agir et les bannira loin de lui. Il leur fera prendre conscience de la gravité de leurs actes et les confrontera au remords. C’est là ce que représente l’enfer : une éternité loin du Dieu bon, où l’homme reçoit la juste conséquence de ses actes[1. J’aimerais noter que l’on se fait parfois de fausses images de l’enfer. L’idée d’un royaume de Satan où les damnés seraient torturés par des démons n’a rien à voir avec la pensée biblique. Satan sera bien en enfer, mais comme prisonnier subissant son châtiment ( Apocalypse de Jean, chapitre 20, verset 10 : «Et le diable, leur séducteur, fut précipité dans l’étang de feu et de soufre, auprès de la bête et du faux prophète. Et ils souffriront des tourments jour et nuit aux siècles des siècles.»). La Bible utilise par contre les images de l’étang de feu et de souffre, d’un feu éternel et d’être rongé par des vers qui ne meurent pas (p. ex évangile selon Marc, chapitre 9, versets 47 et 48 :«Et si c’est à cause de ton œil que tu tombes dans le péché, arrache-le ; il vaut mieux pour toi entrer dans le Royaume de Dieu avec un seul œil que de garder les deux yeux et d’être jeté en enfer. Là, “les vers qui rongent les corps ne meurent pas et le feu ne s’éteint jamais”». Ces descriptions sont certainement imagées. Le théologien Henri Blocher propose de retenir comme élément central de la souffrance en enfer le remords face aux actions commises, et je le suis sur ce point (Henri Blocher, Irons-nous tous au paradis, Brochure Kerygma, 1999, p. 41).].
Pourquoi ça nous dérange ?
Je crois que cela paraissait logique pour d’autres générations. Je pense à quelques raisons qui font qu’au 21e siècle en occident, cela nous semble plus difficile. D’une part, on se sent de moins en moins responsable de sa conduite. On conçoit ses actions comme déterminées par la société, on n’a fait que ce qu’on a pu. Dès lors, la vision d’une rétribution méritée semble hors de propos. D’autre part, notre société est individualiste. Le sort de chaque personne individuellement est ce qui compte. Dans d’autres sociétés, l’accent est plus mis sur la collectivité et sur l’ordre social. La certitude d’un châtiment pour les injustes participe à la stabilité de la société ; mieux vaut que certains fauteurs de trouble subissent une peine méritée que de voir l’anarchie régner. Bien sûr, Dieu ne change pas, et ne décide pas de ses jugements en fonction de ce qui convient à l’état de la société. Je mentionne ce point pour dire en quoi l’enfer nous choque plus aujourd’hui qu’à d’autres époques ; et si Dieu se préoccupe aussi des collectivités,ce que je crois, notre révulsion est peut-être hors de propos. Troisièmement, la souffrance nous est devenue de plus en plus insupportable à mesure qu’on l’a fait reculer ; dès lors, nous jugeons le néant préférable à la souffrance, et nous préférerions la disparition des méchants à leur survie consciente dans une situation de souffrance. Nous pouvons nous interroger sur le plan philosophique : vaut-il vraiment mieux de n’être plus rien que d’être souffrant ?
À suivre
Une autre question est celle de la transformation : Dieu ne peut-il pas rendre bons les hommes méchants plutôt que de les laisser souffrir de leur condition ? En bref, je crois que c’est précisément son intention, mais qu’il ne le fera pas sans nous. Mais cela, je le développe plus dans le prochain article, où je mets en rapport cette question de l’enfer avec le salut que Dieu offre en Jésus-Christ.
Dans cet article, j’ai essayé de montrer que l’idée de l’enfer n’est pas aussi absurde et indigne qu’elle est souvent représentée aujourd’hui. Un Dieu bon, qui s’indigne du mal et se préoccupe de ce que les hommes se font subir, a toutes les raisons de prévoir un enfer.
Jean-René Moret, Janvier 2016
Image de couverture : source et informations sur Wikimedia Commons.
Bonsoir Jean-René. Je viens de lire votre bel article avec attention. J’apprécie le ton simple et clair de votre propos, au-travers duquel on perçoit toute la puissance de l’Espérance. Je crois avec vous que la logique divine excède nos raisonnements arithmétiques… que si Dieu est, notre tendance à mesurer ses actes sous la toise de notre finitude est un contresens non logique.
J’aime ce qu’Anselme nous propose : « Jamais ne s’oppose à la justice ce qui découle abondamment de la bonté» (Proslogion)
Merci!
Faux. Il y’a plusieur problèmes avec ce raisonnement. Laissez moi vous les montrer:
“Ces conceptions ne sont bien sûr pas identiques à l’idée d’enfer dans la théologie chrétienne. Mais pour tous ces systèmes, l’idée d’une conséquence post-mortem pour les fautes de cette vie s’intègre à l’ordre du monde. Cela ne cause pas de scandale particulier.”
Oui c’est vrai celà ne pose pas de problèmes mais il ne faut pas oublier de ce demander pourquoi. En effet ces religions ne propose pas l’idée d’un endroi ou l’homme subira la pire souffrance possible et ce pour l’éternité tout sa parceque un dieu sois disant bon les on envoyé la. Il est possible d’avoir une conséquence post-mortem avec un dieu just et bon certe, mais l’enfer et quelque chose qui vas bien trop loin en PLUS d’etre injuste pour la simple est bonne raison que au final c’est dieu l’ultime responsable et qu’il sagit du prix que des personnes payes pour des raison ridicule.
“Les conceptions ne sont pas toutes théistes ni monothéistes, mais face au mal que les hommes commettent, il semble juste qu’il y ait une rétribution.”
Les humains créature sociale ont besoin de cette notion de conséquences pour les action d’un individue mal intentionnée car sans eux se serait l’anarchie dans la société. Il n’est pas difficile de tirer la conclusion que c’est ce qu’il projette dans une vie post-mortem vue que ce n’est que ce qu’il connaissent comme système pour garder l’ordre. Sa ne veut pas dire qu’il y ai vraiment quoi que ce soit comme ordre dans une tell vie si elle existe.
“Voulons-nous que les malfaiteurs, les violeurs, les génocidaires vivent éternellement tels qu’ils étaient sur terre ?”
Bien sur que non, mais celà ne justifie en rien une souffrance ETERNELLE pour ces gens car la est une preuve de cruauté bien plus grande encore que tout ces criminels. Il ne faut pas oublier non plus que à la place de l’enfer il aurait put avoir un chatiment bien plus juste qui serait simplement la disparition de ces individues de l’existence.
“Prenons maintenant l’idée d’un Dieu bon. Pas juste d’un Dieu gentil, mais d’un Dieu qui se passionne pour la justice et la vérité. Un Dieu qui est la source de tout amour du bien et de toute indignation face au mal.”
Un dieu qui se passione pour la justice mais qui jugent les gens non pas sur leur comportement mais sur leur foi? Car un bon atheiste peut-etre envoyer en enfer au meme titre qu’un meurtrier! Un dieu source de toute amour qui n’en a meme pas autant que certain humains!? Un dieu qui s’indigne face au mal mais qui tue! Trompe! Autorise l’esclavage! Et permet a Satan de nous tenter!? Commprenez-vous à quel point c’est ridicule?
”
Pourquoi un Dieu bon enverrait-il quelqu’un en enfer?
La question de l’enfer est problématique pour beaucoup de gens. Selon la Bible, il existe un lieu (ou un état) de souffrance éternelle, qui serait un lieu de châtiment pour les mauvaises actions et la révolte contre Dieu1. Un de nos premiers problèmes avec cette idée est qu’elle nous semble difficilement compatible avec la bonté de Dieu. On se dit que si Dieu est bon, il devrait excuser ou pardonner les fautes. S’il aime ses créatures, comment pourrait-il en laisser même une seule souffrir éternellement ?
J’aimerais commencer par souligner que ce type d’objections part d’une vision de la bonté qui se centre sur la notion de pardon et d’effacement de la faute. À mon avis, c’est une vision très influencée par la notion chrétienne de la grâce, peut-être cependant sous une forme un peu modifiée. J’aimerais dans cet article en faire abstraction pour un moment. Oublions quelques instants l’idée du pardon gratuit et de la grâce. Quelles raisons un Dieu bon aurait-il de permettre ou de créer une situation telle que l’enfer ? Dans un second article, je reviendrai sur la question sous un angle plus spécifiquement chrétien : pourquoi le Dieu de Jésus-Christ enverrait-il quelqu’un en enfer ?
Une idée peu originale
Tout d’abord, j’aimerais souligner que l’idée de l’enfer n’est pas une idée très originale. La plupart des civilisations anciennes concevaient que la vie vécue sur terre avait une conséquence au-delà de la mort physique.
Chez les égyptiens, après la mort, l’âme était pesée face à une plume qui symbolisait la justice. Si une âme était plus lourde que la plume, donc trop chargée de péché, elle était livrée en pâture au monstre Ammout, pour que cesse son existence.
Les grecs et les romains avaient au sein de l’Hadès aussi bien des Champs Élysées pour la récompense des justes qu’un Tartare pour le châtiment des criminels.
Dans l’hindouisme et le bouddhisme, qui croient à la transmigration des âmes (aussi appelée réincarnation), les actions bonnes ou mauvaises influencent la situation de l’âme dans les prochaines vies.
Ces conceptions ne sont bien sûr pas identiques à l’idée d’enfer dans la théologie chrétienne. Mais pour tous ces systèmes, l’idée d’une conséquence post-mortem pour les fautes de cette vie s’intègre à l’ordre du monde. Cela ne cause pas de scandale particulier. Ces conceptions ne sont pas toutes théistes ni monothéistes, mais face au mal que les hommes commettent, il semble juste qu’il y ait une rétribution.
Justice sera-t-elle faite ?
Arrêtons-nous un instant, et demandons-nous de même si une immortalité libre et heureuse de tous les hommes nous semble vraiment souhaitable. Voulons-nous que les malfaiteurs, les violeurs, les génocidaires vivent éternellement tels qu’ils étaient sur terre ? Nous sommes choqués lorsque des partisans de Daesh réduisent en esclavage, violent et tuent, tout en se félicitant d’aller au Paradis. Mais si tous vont au Paradis, si l’enfer n’est pas, si Dieu pardonne tout le monde, ces gens ont raison !
Prenons maintenant l’idée d’un Dieu bon. Pas juste d’un Dieu gentil, mais d’un Dieu qui se passionne pour la justice et la vérité. Un Dieu qui est la source de tout amour du bien et de toute indignation face au mal. Un Dieu en qui il n’y a pas de zone d’ombre. Que fera-t-il de ceux qui ont préféré le mensonge à la vérité, de ceux qui ont massacré sa création, de ceux qui ont trompé les autres, qui ont trahi et opprimé ? Que fera-t-il de ceux qui, apercevant dans quelle direction se trouvait le bien, se sont retournés pour aller dans la direction opposée ?
Il leur ôtera leur moyen d’agir et les bannira loin de lui. Il leur fera prendre conscience de la gravité de leurs actes et les confrontera au remords. C’est là ce que représente l’enfer : une éternité loin du Dieu bon, où l’homme reçoit la juste conséquence de ses actes2.”
Non ce n’est pas une juste conséquence car ces hommes n’on pas péché pour l’eternité. Il aurait put au moins laisser l’homme en enfer pour le nombre de jours équivalent a ces actes ce qui serait déjà bien plus juste mais non, il les laisse souffrir, peut importe la gravité de leur crimes, pour l’ETERNITE. Il n’y a RIEN de juste en celà. Ce n’est que faire souffrir pour souffrir et NON pour essayer d’introduir l’homme dans sa société tels que les humains bien plus juste que lui essaye de fair avec la prison.
“vaut-il vraiment mieux de n’être plus rien que d’être souffrant ?”
Il n’y a pas de débat ici. La réponse est oui, vous n’avez qu’as demandez au victime de cette cruel machinerie.
Bonjour,
Ce sujet m’intéresse, ayant été élevé dans la religion catholique.
La signification la plus logique de notre devenir au-delà serait pour moi celle-ci : on se retrouve dans un état “psychique” (si on peut dire) identique à celui dans lequel on se trouve lorsqu’on meurt.
Mais il est très difficile de changer d”état” à la fin de sa vie, nous sommes ce que nous sommes. Parait qu’il y en a qui y sont arrivé.
Comme le temps n’existerait pas au-delà, il n’y a pas de question d’éternité, mais de ce que nous sommes, tout simplement, figés “pour toujours”, ceci n’ayant pas une grande signification hors du temps.
Mais brrrr quand même…
Bref, comme disait Pépin, il y a plusieurs questions qui me turlupinent.
La première question que je pose, déjà, est celle-ci : n’ayant pas demandé à naître (à ma connaissance, on sait pas tout), où est la justice si on m’impose une vie de souffrance éternelle en raison de mes actes temporaires, dus, certes à ma personne, mais d’abord à une existence non réclamée?
Ensuite, les violeurs, les assassins, les grands criminels de guerre, si je ne m’abuse, n’auront pas le pouvoir de nuire au-delà. Ou alors y a comme un défaut de conception.
On peut aussi penser qu’il y a une sorte de purification dans la souffrance, peut-être, ou le remord, dans un “temps” donné (c’est ce qu’on appelle le purgatoire, mais ceci a été imaginé plus tard, donc, j’ai des doutes sur son)
La deuxième : une phrase d’Hitler (désolé) : “la nature est cruelle, nous avons donc le droit de l’être aussi”. Je ne dis pas qu’il avait raison sur la deuxième partie de sa phrase.
Mais la première est juste (mon prénom, c’est François, pas Juste).
Mais comment donc un Dieu bon peut imaginer une nature dont les membres ne peuvent survivre qu’en dévorant ce qui est vivant autour d’eux?
Si l’on observe cette nature, c’est l’esprit de corps qui demeure, l’esprit guerrier, seule compte la survie de l’espèce, et tant pis pour ceux qui ne suivent pas.
Suffit de jeter un oeil sur l’organisation (au demeurant fabuleuse) des fourmis pour se rendre compte de la cruauté de la nature.
On peut me répondre que l’homme n’est pas un insecte.
Mais même.
Sais pas, je suis bon, je n’imagine pas un truc pareil.
Mais suis pas Dieu (peut-être heureusement pour beaucoup 🙂 )
La troisième : ne serions nous pas des bienfaiteurs devant l’Eternel si nous supprimions les bébés à la naissance (après les avoir baptisés bien entendu)?
Bah oui, ils n’ont pas le temps de faire le mal, donc, paradis direct.
On leur sauve l’Eternité.
Dans cet article, la notion de “l’occident” qui se pose moins de questions comportementales me chiffonne aussi.
Je pense justement que c’est l’inverse, mais ce n’est pas forcément dans le sens religieux, en effet.
Il y en a d’autres, mais je vais m’arrêter là.
C’est sur un ton léger et humoristique que je pose le problème, mais mes questions sont réelles.
Ce sujet date d’il y a deux ans, donc, si quelqu’un d’aujourd’hui peut me donner des arguments (autre que les voies de Dieu sont impénétrables, merci), je suis preneur.
Bonjour François.
Pour répondre à vos deux questions:
1) concernant l’articulation du choix et de la responsabilité (il n y a de responsabilité que quand il y a choix). “Nous n’avons pas choisi de naître” est tout à fait vrai. Mais est-ce autant que nous n’avons pas de responsabilité ? Au contraire, car la responsabilité ne dépend pas du choix mais de l’être. “Je suis père” donc j’ai une responsabilité envers mes enfants, y compris ceux que je n’avais pas planifié. Je suis “citoyen de ce pays” donc j’ai une responsabilité vis à vis de la transmission de ce pays aux générations suivantes. Dans les deux cas ce n’est pas “choisi”. En philosophie morale ce n’est pas le “libre-choix” qui fonde la responsabilité mais “l’essence/conscience”.
Le simple fait d’exister et de le savoir implique donc une responsabilité.
2) Concernant la nature. Hitler aurait raison si c’était bien ainsi que Dieu avait créé le monde et que la cruauté naturelle reflétait l’Être de Dieu. Mais la Bible qui est la parole de Dieu, le message lourd de sens que le seul véritable Dieu unique a adressé à l’humanité, dit justement que le Mal, la souffrance et la cruauté qu’on trouve sous nos yeux dans la nature et dans la condition humaine, ne sont pas à proprement parler “Naturelles”. Ce sont des monstruosités, des déviances, des symptômes du fait que la création est séparée de Dieu à cause des fautes des humains. Au commencement, tout était Bon. Mais les humains et une partie des anges ont employé leur liberté pour faire le choix de la révolte vis à vis de Dieu. La “Création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement” (Romains 8.22), l’Evangile (la Bonne Nouvelle) c’est que Dieu vient lui même à la croix, sauver les humains qui souhaitent la réconciliation avec Lui puis reviendra pour guérir définitivement la Création.