Depuis les premiers siècles de notre ère, les principaux courants chrétiens croient à la Trinité. Ce terme «Trinité» signifie qu’il y a un seul Dieu, mais que ce Dieu existe en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu, mais ils sont ensemble un seul Dieu et non trois. Ce mot «Trinité» n’apparaît pas dans la Bible, mais c’est un terme commode pour désigner cette conception de Dieu.
La Trinité est régulièrement attaquée, d’une part par l’Islam qui pense qu’elle s’oppose au monothéisme[1. Voir l’article Les chrétiens adorent-ils trois dieux.], d’autre part par toutes sortes de courants qui l’estiment soit irrationnelle, soit non-biblique. Dans cet article, je ne vais pas chercher à répondre à chaque objection contre la doctrine de la Trinité. Je vais plutôt donner une idée des raisons qui pour lesquelles les chrétiens y ont cru et y croient encore. Ces raisons sont principalement des raisons bibliques ; je pars du principe que la Bible est inspirée de Dieu, est fiable et révèle qui est Dieu[1. Voir nos articles sur la Bible]. Tous les lecteurs n’admettent pas cette base. Mais pour comprendre les raisons chrétiennes de la foi en la Trinité, je vous demanderai de «faire comme si» pendant un moment.
Le monothéisme
À l’arrière plan de la Trinité se trouve la conviction monothéiste. Il n’y a qu’un Dieu véritable. Le monde n’est pas partagé en sphères d’influence de plusieurs dieux en compétition. Toute l’humanité dépend de l’autorité du Dieu unique, créateur de la terre et des cieux[1. En parlant de créateur, je veux dire que Dieu est à l’origine du monde et a conçu tout son fonctionnement. Je ne prends pas position ici sur la manière ou la durée de la création du monde.]. Ce Dieu s’est fait connaître en particulier au peuple juif, dans ce qui est pour eux la Loi et les Prophètes, et pour les chrétiens l’Ancien Testament. La confession de foi fondamentale d’Israël est la suivante :
Écoute, peuple d’Israël : Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur[1. Deutéronome 6.4].
De même, un des buts avoués de Dieu dans sa révélation est que l’humanité comprenne qu’il n’y a qu’un Dieu, que seul Dieu est Dieu. C’est par exemple le cas dans cette parole du prophète Ésaïe :
Afin que vous le reconnaissiez,
Que vous me croyiez
Et compreniez que c’est moi :
Avant moi il n’a pas été formé de Dieu,
Et après moi il n’y en aura pas.
C’est moi, moi qui suis l’Éternel,
Et hors de moi, il n’y a point de sauveur[1. Esaïe, chapitre 43, versets 10 à 11.].
Cette conviction monothéiste est fermement maintenue par les chrétiens, depuis leur origine.
Ambiguïtés dans l’Ancien Testament
Pourtant, dès l’Ancien Testament, il y a quelques épisodes où Dieu, le Dieu unique, se manifeste d’une manière qui laisse entendre qu’il ne se limite pas à une personne indivisible. Il y a par exemple un épisode où Dieu apparaît à Abraham sous la forme de trois visiteurs[1. Genèse, chapitre 18.]. Il y a également des situations où «l’Ange de l’Éternel» apparaît, mais où c’est ensuite Dieu lui-même qui parle[1. Ex 3.2-4 ; Juges 6.11-14 ; Zacharie 3.1-2. Voir pour plus de détails Sylvain Romerovski, “La Trinité dans l’Ancien Testament”, Hokhma 104 (2013), 80–97.]. Ces exemples ne suffisent pas à formuler la doctrine de la Trinité, mais laissent entrevoir que Dieu est peut-être plus qu’une seule personne.
Jésus, Dieu qui parle à Dieu
Ce qui va être vraiment déterminant pour la doctrine de la Trinité, c’est la venue de Jésus. Jésus s’attribue plusieurs des prérogatives de Dieu : il pardonne les péchés ; il se met à égalité avec, voire au-dessus de, la Loi de Dieu révélée à Moïse ; il se fait reconnaître comme Seigneur et Dieu par l’apôtre Thomas[1. Évangile selon Jean, chapitre 20, versets 24 à 29]. Jésus va aussi se présenter à maintes reprises en appelant ses disciples à croire que «moi, je suis[1. Évangile selon Jean, 8.58, 18.3–9]». Or, les mots grecs «moi je suis» (ἔγω εἰμι pour les puristes ; parfois rendu par «c’est moi») sont exactement les mêmes que «c’est moi » dans la citation d’Ésaïe plus haut (si on en consulte la traduction grecque). Cette formule servait à exprimer la divinité de Dieu, contre toutes prétentions des autres divinités prétendues, or Jésus se l’attribue. Il y aurait bien plus à dire sur la divinité de Jésus, mais ce sujet est traité dans un autre article. Retenons simplement que dans la personne de Jésus, les chrétiens ont reconnu Dieu parmi les hommes sur cette terre.
Il faut aussi noter que Jésus, tout en s’identifiant au Dieu de l’Ancien Testament, s’adresse aussi à lui en l’appelant Père ; par exemple :
À ce moment-là, Jésus prit la parole et dit : «Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te suis reconnaissant car c’est ce que tu as voulu. Mon Père m’a tout donné, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler[1. Matthieu, 11.25–27.]«.
Voilà un point de départ de la doctrine de la Trinité. Jésus est Dieu, mais il s’adresse au Père, qui est Dieu également. Pourtant, Jésus s’identifie au Dieu de l’Ancien Testament, qui est très clairement un Dieu unique et le seul Dieu qui soit. La seule solution pour garder ces éléments ensemble, c’est d’intégrer le Père et le Fils dans l’identité du Dieu unique. Un exemple dans ce sens se trouve dans une lettre de l’apôtre Paul : «Néanmoins, pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous vivons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous vivons[1. 1 Corinthiens 8.6.].». Paul reprend la confession de foi d’Israël «Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur». Mais il l’amplifie en rattachant «Seigneur» à Jésus et «Dieu» au Père. Cela nous mène à une «binité», où Jésus et le Père sont ensemble le Dieu unique. Il nous faut encore parler de l’Esprit pour avoir la Trinité au complet.
L’Esprit de Dieu, une personne ?
Il est question de l’Esprit de Dieu (ou Esprit Saint, ou Saint-Esprit) dès les premières pages de l’Ancien Testament[1. Genèse 1.2]. L’Esprit de Dieu agit dans le monde et au travers des êtres humains. La question cruciale qui se pose concernant l’Esprit n’est pas de savoir s’il existe ni s’il est divin, mais de savoir si c’est une personne à part entière. En ne se basant que sur l’Ancien Testament, on pourrait ne voir l’Esprit de Dieu que comme une puissance agissante émanant de Dieu. Pourquoi donc le voir comme une personne ? C’est le Nouveau Testament qui lui donne des caractéristiques personnelles :
- L’apôtre Paul écrit «N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu[1. Éphésiens 4.30]». Une puissance ne peut pas être attristée, une personne, oui.
- Lorsque Jésus annonce la venue de l’Esprit dans l’évangile de Jean, il en parle comme d’un être que l’on peut connaitre (Jean 14.17), comme de quelqu’un qui enseigne (Jean 14.26), qui rend témoignage (15.26), qui peut venir et être envoyé (16.7), qui parle et qui conduit les croyants (16.13).
- Le livre des Actes des apôtres présente l’Esprit comme parlant à des personnes (Actes 8.29), participant aux décisions de l’Église (15.28), comme donnant (ou non) la permission aux apôtres de voyager en tel et tel lieu (16.7), etc.
Ces différents éléments poussent à voir dans l’Esprit de Dieu une puissance dotée de personnalité. L’Esprit de Dieu appartient forcément à la sphère divine : c’est toujours Dieu qui agit par son Esprit. Une fois que l’on a admis que Jésus et le Père sont un seul Dieu ensemble, la chose la plus logique à faire concernant l’Esprit est de l’inclure dans la même dynamique. Cette association du Père, du Fils et du Saint-Esprit sur un pied d’égalité remonte d’ailleurs à Jésus même :
Jésus s’approcha et leur dit : «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde[1. Matthieu 28.18–20.].
La conception que l’on a appelé «Trinité» est donc la conséquence logique de ce que la Bible montre sur la divinité de Jésus et sur le fait que l’Esprit de Dieu est une personne à part entière. L’une des conséquences de la Trinité est que Dieu est un Dieu d’amour et de relation depuis toujours : l’amour est présent en Dieu, entre Père, Fils et Saint-Esprit, depuis toujours et pour toujours.
Jean-René Moret,
Janvier 2016
Pourquoi la trinité? Parce qu’il était courant dans beaucoup de régions dans l’antiquité (av. JC) de prier des trinités composées de trois dieux comme Rome avait la triade Capitoline avant la trinité chrétienne d’aujourd’hui. Et je ne parle pas de tous ces autres cultes païens adoptés par le christianisme au fils du temps. Arrêtez de vous mentir et arrêtez de mentir à l’humanité que vous êtes en train d’égarer. Vous y répondrez au jour du jugement.
Bonjour Julia !
Je vais répondre à ton commentaire en 3 temps :
1.
Il me semble que tu opère une confusion dans ton esprit. Je m’explique : la Trinité chrétienne n’a rien à voir avec les triades de Dieu dans l’Antiquité. A Rome, c’étaient bien 3 dieux différents qui étaient priés. Les chrétiens croient en 3 personnes divines qui ne sont qu’un seul Dieu car elles sont unies par une relation d’amour parfaite, et possèdent les mêmes attributs, perfections, qualités. De plus, elles coopèrent ensemble constamment. Tout ce que l’un fait, l’autre y participe également. Dieu aime le monde en envoyant son fils (éternel et sans commencement) pour montrer son amour sur terre. Le Saint-Esprit vient démontrer à nos cœurs insensibles et incapables de comprendre Dieu son amour incompréhensibles son amour illimité.
Dieu nous dépasse, et ne peut pas être saisi facilement par nos raisonnements humains creux et limités.
2.
En ce qui concerne les cultes païens adoptés dans les superstitions et traditions catholiques, effectivement, c’est regrettable (ex = Saint Hubert patron des chasseur remplace la déesse de la chasse Diane, etc.), mais la doctrine de la Trinité découle, de façon logique d’une lecture éclairée des évangiles – de Jean, notamment. Elle a été formulée pour mettre des mots sur le mystère de Dieu bien avant ces déformations tardives.
3.
Nous répondrons tous, au jour du jugement, de ce en quoi nous aurons cru.
Es-tu si sûre qu’au jour du jugement, tu ne feras pas partie des égarés ?
Si c’est dans la personne du Fils que Dieu le Père sauve le monde, alors, ceux qui auront rejeté le Fils et son amour immérité, ce sont cela qui devront répondre, au jour du dernier jugement, de leur incrédulité.
Comme le dit Jésus lui-même, en Jean 5.21-27 :
21 comme le Père ressuscite les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre qui il veut.
22 De plus le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
25 En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient — et c’est maintenant — où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront.
26 En effet comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même,
27 et il lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est Fils de l’homme.
Et en Jean 3.36-37 :
35 Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main.
36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
Veux tu être déclarée juste par le Père ? Alors, c’est simple : crois au Fils.
Mentir? Parce que vous dites que c’est nous qui donnons ces paroles aux mondes? Ce sont les paroles de Jésus lui même. Pourquoi croyez vous qu’il soit mort exécuté ? C’est simple, pour blasphème et idolâtrie car de dire : “Avant qu’Abraham fût, Je suis” est du blasphème pour le Judaïsme et dire : ” En vérité je vous le dis, si vous ne mangez pas ma chair vous n’avez pas ls vie en vous” est de l’idolâtrie. Croyez vous que les grands docteurs du Judaïsme de cette époque, les grands prêtres soient si ignorants que ça ? Pourquoi devriez-vous balayer d’un revers de main le travail d’innombrables figures, les pères de l’Églises (Église primitive et grande Église) ?
Un peu d’histoire ne fera pas de mal et je ne vous parle pas de l’inquisition au Moyen-Âge mais de la période de l’Église primitive (35-385) qui a toujours eu une seule et même foi, dans l’Église qui est la même depuis 2000 ans.
Aurélien Bloch
vous avez parfaitement raison, celui qui veut etre sauver qu’il croit au fils, car c’est le fils qui jugera pas le Pere.