Si le monde entier pouvait vous observer durant les prochaines 24 heures sur tous les écrans d’appareils électroniques, changeriez-vous quelque chose à la manière dont vous vivez votre quotidien ? Si on pouvait désormais suivre votre vie quotidienne sur les écrans au Time Square à New York, vous comporteriez-vous différemment ?
Je pense que nous répondrions tous affirmativement à ces questions. Oui, je mentirais moins, je serais plus gentil, je ne volerais rien et j’aiderais plus de personnes.
Un Dieu qui sait tout
Ces analogies tirées du monde moderne nous ramènent vers une réalité ancienne affirmée par les auteurs bibliques : Dieu sait tout. L’omniscience divine est souvent considérée comme un réconfort quand nous souffrons. Intérieurement, nous nous disons : Dieu est au courant des difficultés et souffrances que j’endure.
Or, l’omniscience de Dieu soulève également un problème. Si Dieu est vraiment l’être le plus parfait moralement, comment peut-il être en relation avec nous, des êtres ambivalents et corruptibles ? Quand Dieu rencontre l’humanité, c’est le choc de deux mondes : son altruisme contre notre égoïsme, sa vérité contre nos mensonges, sa justice contre notre corruption, sa bonté contre notre haine[1. Voir aussi l’article Le problème du Mal].
Le choc entre la sainteté[3. Comprendre par là la perfection morale de Dieu, sa parfaite bonté qui inclut un rejet total du Mal.], la perfection de Dieu, et notre être de rébellion est appelé par les théologiens le pardon. Quant à notre moralité pernicieuse, c’est ce qu’on appelle le péché. Si Dieu ne nous pardonnait pas, nous ne serions pas en relation avec lui. Ce fossé infranchissable qu’est le péché n’est surmonté que par le pardon.
Le pardon a un prix
Heinrich Heine disait fameusement que le pardon est l’activité principale voire professionnelle de Dieu[1. LENNOX, John: Gunning for God: Why The New Atheists are missing the Target, Oxford: Lion Hudson, 2011, cité en p. 154. ]. Faut-il donc conclure que le pardon est facile ? Dieu peut-il faire fi de notre péché et nous pardonner gratuitement ? La croix de Jésus-Christ remet en question cette idée. Au contraire, le pardon a un prix élevé :
« Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures. » [2. 1 Corinthiens 15. 3. ]
La mort de Christ à la croix ne survient pas comme une surprise, mais elle est annoncée et anticipée par les auteurs bibliques :
« Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos fautes qu’il s’est chargé. Et nous, nous l’avons considéré comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes ; la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. » [3. Esaïe 53. 4-5. N. B. Esaïe écrit environ 700 ans avant Jésus-Christ. ]
Jésus prend nos fautes, notre rébellion et tout le mal sur lui. À notre place, le seul homme innocent de l’humanité endure la mort d’un criminel pour nous réconcilier avec Dieu le Père. Jésus-Christ, le juste, est jugé à notre place. Un auteur biblique décrit cet échange entre sa justice et notre injustice ainsi :
« En effet, Jésus, lui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu. »[4. 2 Corinthiens 5. 20.]
Le jugement du mal
A la croix, le mal et nos fautes sont jugés en la personne de Jésus-Christ. Dans sa mort, Dieu montre la conséquence véritable du mal et ce que mérite le péché. On est tous conscients du mal dans le monde et on y participe soit activement par nos mensonges, nos crimes et nos vols, soit passivement par notre lâcheté et notre indifférence. Face à ce constat, on peut banaliser, relativiser ou justifier le mal et continuer à le faire, ou alors on peut en reconnaître les conséquences désastreuses et fatales dans notre société, notre famille et même dans notre vie intérieure. La croix de Jésus-Christ s’inscrit dans la deuxième vision. Le mal est intrinsèquement mauvais et a été jugé pour cela.
Le caractère de Dieu
La question suivante se pose alors : « Pourquoi fallait-il que le mal et le péché soient jugés par Dieu ? » La réponse se trouve dans le caractère de Dieu :
« La sainteté de Dieu et la colère de Dieu, telles qu’elles sont exposés dans la Bible, ont en commun ceci : elles ne peuvent coexister avec le péché. La sainteté de Dieu met le péché en lumière, elle l’expose : sa colère le rejette et le condamne, elle s’y oppose. »[5. STOTT, John : La croix de Jésus-Christ, Bâle : Editions Brunnen Verlag, 1988, p. 98.]
La colère de Dieu face au mal découle de son être intérieur qui est saint et parfaitement juste. Elle n’est aucunement une réaction capricieuse ou rancunière, mais elle est l’expression radicale de son amour transformateur. Si Dieu ne s’opposait pas au mal en le jugeant, il ne serait pas un Dieu d’amour.
Mais Dieu a jugé le mal en prenant le jugement sur lui-même. Il a ainsi révélé son amour. Il est mort en Jésus-Christ et s’est réconcilié avec nous en prenant nos fautes sur lui et en nous accordant à la place sa justice.
Simon Grunder, Avril 2015
Cet article est le quatrième d’une série pour répondre à la question « pourquoi Jésus est-il mort ? ».
Les autres angles sont les suivants :
Merci pour votre article. Il s’agit de comprendre l’amour de Dieu avant tout. Il ne peut pas nous aimer tant que, de notre côté, il n’y pas un brin de repentance. Et je souligne REPENTANCE devant Lui. Votre article ne mentionne pas cela. Il prendra nos fautes sur Lui, car il est amour, mais à partir du moment où nous acceptons notre insuffisance. Mais accepter notre insuffisance, ne serait-ce pas d’abord se repentir pour ce que l’on a fait de mal?
Salut,
« La sainteté de Dieu et la colère de Dieu, telles qu’elles sont exposés dans la Bible, ont en commun ceci : elles ne peuvent coexister avec le péché. La sainteté de Dieu met le péché en lumière, elle l’expose : sa colère le rejette et le condamne, elle s’y oppose. »7
Est-ce que n’est pas le fait que Jésus, Dieu, a justement co-existé avec les pecheurs. Il ne s’oposait pas à eux. Puis c’est ça qui a derangé les religieux tellement qu’il se sont dit, que Jésus ne peut pas être Dieu et l’ont crucifié?
C’est une tension que l’on retrouve dans la manière dont Dieu se révèle dans la Bible. Dieu est saint, donc il ne supporte pas le mal. Pourtant, Dieu nous aime malgré le mal que nous faisons.
Jésus a accueilli les pécheurs, mais il n’a jamais approuvé le péché. En Jésus Dieu s’approche malgré notre péché, pour venir enlever notre péché.
Bonjour et merci pour votre avis donné dans cette article.
L’amour de Dieu transparaît largement dans le sacrifice que Dieu a consenti de son fils Jésus Christ pour le pardon de nos péchés.
A la base, quand Dieu a créé les premiers humains, ils n’avaient pas besoin d’un si grand sacrifices, vu que Dieu les avait fait parfait. Mais à cause de leur désobéissance (Genèse 2 :16,17 ; Genèse 3:6) nous avons hérité du péché et de la mort (Romains 5:12).
Et c’est la qu’on voit tous l’amour de Dieu. Était il obligé d’envoyé son fils unique engendré pour nous ? Pas du tous ! Mais il aime tellement les humains qu’il a envoyé son fils, celui qu’il chérissait le plus, pour qu’il se sacrifie pour nos péchés (Jean 3:16). Sans ce sacrifice plein d’amour non seulement nous ne pourrions nous approchez de Dieu (vu qu’il est un Dieu saint) mais nous n’aurions pas non plus d’espérance. Celui de vivre éternellement dans le paradis terrestre qu’il promet (Esaïe 11:6-9 et 35:1-7) où ni souffrance, ni douleur, ni mort n’existeront plus (Apocalypse 21:3 et 4).
C’est à nous de faire ce qu’il faut pour montrer à Dieu notre amour en retour.
Votre article : http://www.foienquestions.eu/?p=1294
Pourquoi Jésus est-il mort ? : mort pour nos fautes
Jésus est mort ‘pour moi’ ou ‘à ma place’ ?
Si Jésus est mort à ma place (comme vous le dites)
et que je meurs de la première mort
il est donc mort à la place de ma mort définitive, de la seconde mort (Apocalypse 2:11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.)
Il est aussi dit qu’il est mort pour tous (2 Corinthiens 5:15 et qu’il est mort pour tous)
S’il est mort à la place de tous les pécheurs, de la seconde mort, aucun pécheur ne passera plus par la mort à la fin des temps !
Mon résonnement a une faille… Non ?
freisylvain@yahoo.fr
Merci pour tout vos articles et réponse envoyés.