À Pâques, les chrétiens se souviennent de la mort de Jésus de Nazareth. Cette mort revêt une grande importance, avec diverses significations. Dans cet article, nous allons faire le point sur l’angle historique et humain : Jésus a été tué par des gens, qui avaient des raisons de vouloir le tuer.
Première remarque : une partie de la culture (et de la théologie !) contemporaine fait de Jésus un « brave type », prêchant une sagesse bienveillante, pleine d’amour et de tolérance. Cela n’est pas nécessairement faux, mais si il n’y avait que cela, il serait assez énigmatique qu’on ait eu l’envie ou le besoin de l’exécuter en le clouant sur une croix. Il nous faut en voir un peu plus pour comprendre ce qui a pu se passer.
Contexte
Au premier siècle, la Judée est sous occupation romaine. Les Romains font la loi et surtout prélèvent des impôts. Certaines libertés sont laissées aux Juifs et en particulier aux autorités religieuses, qui continuent à gérer le temple et certaines des affaires civiles.
Deux partis juifs sont particulièrement influents. Les Sadducéens [2. Se réclamant descendre de Tsadoq, prêtre du temps du roi David, dans une période glorieuse du royaume d’Israël.] représentent les prêtres et le pouvoir du Temple. Les Pharisiens, quant à eux, sont plutôt des moralistes. Ils prônent une observation rigoureuse voire rigoriste de la Loi de Moïse, amplifiée par des interprétations qui forment une tradition orale appelée « la tradition des anciens ». Ils pensent que les mésaventures passées du peuple d’Israël sont dues à son manque d’obéissance à la Loi, et qu’ils attireront la faveur divine par leur respect de ces règles rituelles et légales.
De plus, pour le peuple juif, l’occupation romaine est un problème. Être le peuple de Dieu tout en étant occupé par des païens idolâtres, ça fait désordre. Beaucoup espèrent la venue d’un Messie, un homme choisi par Dieu, descendant de David, le grand roi d’Israël, qui prendrait la tête du peuple, lui permettrait d’être fidèle à Dieu, chasserait les Romains et se ferait couronner roi (dans cet ordre ou un autre).
Jésus, ou comment fâcher tout le monde
C’est dans ce contexte que Jésus commence à enseigner et à faire des miracles. Rapidement, il se met les Pharisiens à dos : il prend des libertés avec la Loi, en particulier le respect du jour de repos du sabbat, très important pour l’identité juive. Il conteste la tradition des Pharisiens et s’engage dans des débats houleux avec eux[3. Voir par exemple l’Évangile de Marc, chapitre 7, versets 1 à 23 pour le sabbat et la tradition.]. De plus, il fréquente et accueille des gens mal vus, notamment des prostituées et des collecteurs d’impôts, collaborateurs de l’occupant romain.
Jésus attire l’attention sur lui en parlant avec assurance et autorité et en guérissant les malades. Les gens peuvent se demander s’il serait le messie libérateur attendu. Jésus n’entre pas dans ce jeu :
Alors Jésus, se rendant compte qu’ils allaient venir s’emparer de lui pour le faire roi, s’enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul[4. Évangile de Jean, chapitre 6, verset 15].
Cependant les responsables craignent l’agitation. Rome n’est pas tendre avec ceux qui se soulèvent contre son autorité, et les quelques privilèges restants sont menacés :
Alors les chefs des prêtres et les pharisiens rassemblèrent le sanhédrin et dirent: «Qu’allons-nous faire? En effet, cet homme fait beaucoup de signes miraculeux. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation.» L’un d’eux, Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là, leur dit: «Vous n’y comprenez rien ; vous ne réfléchissez pas qu’il est dans notre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation tout entière ne disparaisse pas.» Or, il ne dit pas cela de lui-même, mais comme il était grand-prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation[9. Pour savoir en quoi cela était une prophétie, voir les articles suivants.]. Et ce n’était pas pour la nation seulement, c’était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés. Dès ce jour, ils tinrent conseil pour le faire mourir.[7. Évangile selon Jean, chapitre 11, versets 47-53]
En plus, Jésus tient des propos équivoques qui laissent entendre qu’il est sur un pied d’égalité avec Dieu. Cela aussi fait scandale :
À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu[6. Évangile selon Jean, chapitre 5, verset 18].
Procès et mise à mort
Tout cela commençant à bien faire, les dignitaires juifs se décident à agir. Ils soudoient un des disciples de Jésus, le tristement célèbre Judas Iscariote, pour attraper Jésus dans un coin discret, afin de ne pas risquer une émeute en l’arrêtant en pleine foule.
Jésus est d’abord conduit devant le Sanhédrin, grand conseil des Juifs formé de Pharisiens et de Sadducéens. Ils ont un peu de peine à décider de quoi ils l’accusent, puis ils lui demandent s’il est le Messie. Jésus acquiesce et en rajoute une couche en affirmant son origine céleste. C’est suffisant pour confirmer la décision des autorités de l’exécuter. Mais pour cela, il faut l’autorisation du gouverneur romain[1. Voir Évangile selon Jean, chapitre 18, verset 31.]. Jésus est donc amené devant le préfet romain, Pilate. Ce dernier est un homme plutôt brutal. De violents incidents ont déjà émaillé son mandat, et en cas de grabuge, il risque sa place.
Jésus est accusé (à tort) d’empêcher de payer les impôts à Rome, il est aussi dénoncé comme prétendu « Roi des Juifs », ce que Jésus reconnaît tout en soulignant qu’il n’est pas le genre de Roi pour qui on prend les armes. Pilate ne voit pas de raison d’exécuter Jésus et propose de le relâcher, mais la foule, montée par les chefs religieux, exige sa mise à mort. Craignant probablement une émeute dont la répression serait sanglante, Pilate consent à condamner Jésus.
Il est battu, fouetté, mené au lieu de l’exécution, cloué sur une croix, et meurt.
Voilà en bref les raisons humaines, religieuses et politiques qui ont conduit à tuer Jésus. Cependant, les récits de la vie de Jésus le montrent aussi conscient de la mort qui l’attend, et même volontaire pour la subir :
Le Père m’aime parce que je donne ma vie, pour ensuite l’obtenir à nouveau. Personne ne me prend la vie, mais je la donne volontairement. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de l’obtenir à nouveau. Cela correspond à l’ordre que mon Père m’a donné [7. Évangile selon Jean, chapitre 10, versets 17 à 18. On voit aussi le lien entre actions humaines et plan de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, chapitre 4, versets 27 à 28.].
Jésus considère sa mort comme une manière de donner sa vie. Pour comprendre ce que cela signifie, je vous invite à découvrir les autres articles de la série.
Jean-René Moret,
Avril 2015
Cet article est le premier d’une série pour répondre à la question “pourquoi Jésus est-il mort ?”.
D’autres angles seront abordés dans l’ordre suivant :
Les juifs ont essayé de le tué mais ils n’ont pas réussi
Si, il est mort. C’était ce que Dieu lui même avait prophétisé par la bouche des saints prophètes (Esaïe 53: ex 10 Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’oeuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains.. )
D’ailleurs de plus en plus de musulmans reconnaissent que Jésus est mort à la croix. Tournez vous vers la sûre parole de Dieu. Beaucoup de faux prophètes sont venus dans ce monde, et si Dieu a parlé dans les temps anciens, il a nécessairement préservé sa parole. Parce que si il en est incapable, il n’est pas Dieu. Le Coran contredit la Bible, votre livre a été forgé par des califes corrompus et mauvais, ceux-là même qui ont mis à mort la famille du votre prophète.