Ni bigots, ni dépravés

On n’a jamais autant parlé du dernier repas de Jésus. Merci la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ! Malheureusement, on s’intéresse moins à l’événement relaté dans les évangiles qu’au détournement du tableau de Léonard de Vinci. Cette scène de la Cène a en effet surtout cristallisé une vieille incompréhension, a prolongé un combat entre deux franges des sociétés occidentales : les (néo)païens-progressistes et les traditionnalistes-réactionnaires.

Elle est où la concorde, elle est où ?

Tout d’abord, affirmons-le, le détournement dionysiaque de la Cène correspondait complètement à la culture populaire française, dans la droite lignée de l’esprit paillard de la révolution française. Il est d’ailleurs fort probable que les différents protagonistes, des organisateurs aux comédiens en passant par le metteur en scène, n’ont pas vraiment eu conscience de la « gravité » de cette scène, considérant que dans une société post-chrétienne ce tableau de Da Vinci n’était plus qu’un objet culturel sans enjeu qu’on pouvait détourner pour en faire un usage paillard, gaulois. La déflagration sur les réseaux sociaux leur a démontré qu’ils auraient dû être plus attentifs, plus avisés, voire plus cultivés. Car pour une cérémonie qui se voulait rassembleuse et regardée par le monde entier il aurait été plus intelligent de ne pas brocarder un sacrement du christianisme, première religion mondiale. Surtout que face à cette tradition athée, matérialiste, païenne qui est depuis longtemps devenue culturellement dominante en France, il y a un camp toujours puissant qui est très irritable : celui des traditionalistes-réactionnaires. Le monde d’avant, leur monde, celui qui avait de bonnes valeurs et le sens du beau est en train de mourir et c’est insupportable. Alors leur mettre sous les yeux une Cène électro jouée par des drag-queens n’était pas le meilleur moyen de les apaiser (et de les dissuader de voter RN-Renaissance) ! Précisons ici que ces traditionalistes sont loin d’être tous chrétiens car ce sont avant tout les valeurs, les traditions du monde passé qui prévalent et il n’y a pas besoin d’être croyant pour être attaché à une culture.

Guerre de tranchée

Ces deux camps semblent irréconciliables et cette polarisation a quelque chose d’inquiétant car au lieu de faire société ensemble autour d’une identité nationale commune on cherche la moindre occasion de provoquer ou d’être choqué par l’autre. Cela est d’autant plus inquiétant que certaines puissances soufflent sur les braises pour en retirer des bénéfices idéologiques, géopolitiques et commerciaux aux dépends des occidentaux. Alors était-il sage pendant cette cérémonie de remettre une pièce dans une machine à dissension fonctionnant déjà à plein régime ? Assurément non, il était possible de représenter la fête et les gauloiseries autrement. Mais parallèlement, est-il sage de s’accrocher à une culture chrétienne depuis longtemps gangrénée par son opulence matérialiste, de constamment vivre dans la nostalgie d’un bon vieux temps fantasmé ? Car était-ce vraiment mieux avant ? Indiscutablement, il y avait des points forts… mais aussi des inégalités structurelles, du racisme et du colonialisme institutionnalisés donc pas la société la plus vertueuse qu’on puisse imaginer non plus !

En fait, tout le monde a tort !

Alors, on renvoie blasphémateurs pathologiques et indignée professionnels dos à dos ? Oui, comme le faisait un certain Jésus qui était détesté des religieux bien pensants parce qu’il fréquentait les drag-queens de son époque, drag-queens qui devaient changer de vie pour le suivre. La ligne de crête du message évangélique se situe ici : les bigots ne peuvent pas être sauvés par leur bonne conduite et les dépravés doivent se repentir pour se laisser transformer par Dieu. Car la vision biblique de l’humain, vertueux ou non, est tout à fait noire :
Il n’y a pas de juste, pas même un seul, pas d’homme capable de comprendre, pas un qui cherche Dieu. Ils se sont tous égarés, ils se sont corrompus tous ensemble. Il n’y en a pas qui fasse le bien, non, pas même un seul. Leur gosier ressemble à une tombe ouverte, leur langue sert à tromper, ils ont sur les lèvres un venin de vipère, leur bouche est pleine d’aigres malédictions. Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang. La destruction et le malheur jalonnent leur parcours. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. À leurs yeux, révérer Dieu n’a aucun sens.

Romains 3.10-18

Les uns comme les autres sont pécheurs, loin de Dieu, perdus dans leurs vaines tentatives de mener une vie vertueuse et ont donc besoin de Jésus pour être vraiment heureux, vraiment libres.

Depuis 2000 ans, des gens de toutes les cultures, peuples, langues sont transformés par Jésus pour devenir la meilleure version d’eux-mêmes. Et malgré leurs différences qui perdurent, ils arrivent à vivre et à travailler ensemble, à être une famille tout en étant en désaccord sur une multitude de sujets. Comment font-ils ? Ils sont tous totalement fans d’un même sauveur. Jésus, c’est un peu la Taylor Swift du monde romain… sauf qu’il a beaucoup plus de pouvoir qu’une super-star de la pop. Alors si vous rêvez d’une société plus joyeuse, plus fraternelle, plus juste, plus libre, tournez-vous vers Jésus afin qu’il règne sur elle en Seigneur. Énormément de choses changeront en mieux, à commencer par vous.

Yohann Tourne, 2024


Une réflexion sur « Ni bigots, ni dépravés »

  1. Bonjour à vous,
    Dans Actes 17.16, l’apôtre Paul est hors de lui en réalisant l’idolâtrie des athéniens ! Cela ne l’empêche nullement de leur présenter l’Evangile avec des références culturelles grecques.
    Et si nous en faisions une opportunité et partagions à nos proches le vrai sens du Repas du Seigneur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *