La vie à base de carbone ne pouvait se développer qu’au sein d’un univers régi par des lois naturelles fondamentales très particulières. Cette réunion particulière des conditions nécessaires pour l’éclosion de la vie sur terre peut s’expliquer soit par le concept de ‘multivers’, soit par celui de création. Cet article propose une évaluation de ces deux hypothèses concurrentes.
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Cet article est la traduction française d’un “Faraday Paper”, proposé par l’institut Faraday pour la science et la religion. Les Faraday Papers constituent une introduction à des questions de science et de religion, écrits par des auteurs qui sont des experts dans leurs domaines, de manière accessible au grand public. L’original anglais, d’autres traductions et d’autres articles sont disponibles sous https://www.faraday.st-edmunds.cam.ac.uk/Papers.php.
Le principe anthropique est une grande illusion. Ou plutôt une sorte de syllogisme.
En gros :
1/ Nous existons. ( ça, il semble que ce soit sûr )
2/ Puisque nous existions, le cadre dans lequel nous existons doit être propice à notre existence ( ça, ça semble assez logique ).
3/ Pour être propice à notre existence, le “tuning” doit être extrêmement fin, extrêmement. ( ceci étant avéré ).
4/ Si “fin” qu’il semble inconcevable que ce soit le fruit du hasard. ==> et paf, c’est là que le bât blesse.
1 2 et 3 sont des vérités quasi-absolues.
4 est une vérité “relative”. Et le mécanisme très “simplet” de pensée qui nous amène à la conclusion d’un fine-tuning “prémédité” pour notre existence est pire encore. C’est de nouveau et toujours une hypothèse. Qui ne vaut pas plus que celle d’un multivers, ou d’un univers unique et singulier, issu du hasard. Aucune de ces éventualités n’est moins bonne que l’autre.
Elle font partie, pour le moment, du domaine de la philosophie ou de la foi.
“L’ordre intelligible et harmonieux du monde, si saisissant qu’il peut être considéré comme le reflet de l’esprit de son créateur”, si cher au révérant Polkinghorne, est un raccourci ciblé, orienté, n’ayant pour seul but que d’étayer une croyance irrationnelle et intime qu’est sa foi, si respectable soit elle.
Au fil des années, des siècles et même déjà des millénaires, les écritures saintes de la plupart ( toutes ? ) des religions ont été ébranlées. Elles furent d’abord considérées comme la parole de Dieu, et tous les récits de la création, comme des vérités absolues. Mais la science, ou la raison, avançant, tout un mécanisme d’accomodation a eu lieu. Si bien d’ailleurs qu’il y a peu, la genèse a été reléguée au rang d’allégorie, et qu’on osa même faire concorder big bang et fiat lux….
Ce qui est frappant dans ce mécanisme, c’est que, bien que la vision du monde, de l’être, de l’univers, de l’existence, de la physique aient considérablement évolué en quelques siècles, les fondements anachroniques de toutes les religions ancienne ont été relégués au simple rang d’allégorie. La parole divine elle même, bien souvent, a été reléguée au rang d’allégorie.
La seule chose qui ait traversé le temps, c’est cette quête du pourquoi. La quête du comment s’étant avérées catastrophiques pour l’ensemble des religions du monde.
La science ne prétend pas répondre au pourquoi. Elle cherche et étudie le comment. Elle ne fait pas, bien souvent, de prosélytisme. Elle serait folle de le faire….
Folle de le faire car je pense, j’espère, qu’elle a bien compris que notre échelle de temps et d’existence ne permettrait pas d’apporter une réponse définitve au pourquoi. Cette réponse ne nous est pas accessible. L’est elle d’ailleurs. La réponse est en fait un ensemble infini d’hypothèses, qu’elles soient religieuses, personnelles, extrapolées à partir des bien maigres données et représentations du monde, de l’univers, des univers (?)…. Que cela ait été crée par une entité divine bienveillante et toute puissante, par le fruit du hasard, que le monde soit issu d’une expansion universelle, ou pas, au final n’est pas la bonne question. Car aucune réponse ne nous sera jamais donnée, ou accessible. Au delà des notre système solaire, les galaxies, et au delà, notre univers observable, et au delà, Dieu, ou un multivers, ou autre chose peut être …. Mais on peut répéter la question à l’infini : et au delà ???
Le principe d’économie étant toujours le meilleur, les explications les plus simples sont les plus plausibles. Notre univers est le fruit d’un développement hasardeux que l’on sait mesurer, ou est il le fruit d’un acte de création d’une puissance divine supérieure ? L’explication la plus simple est simplement….. subjective.
Arrêtons de mélanger sciences et croyances, faits et mythologies, mesure et magie…..