L’existence de Dieu est une question très importante, et si Dieu existe alors cela ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur ma vie et ma relation aux autres et à Lui. Or l’argument que beaucoup de gens avancent pour ne pas croire en Dieu est que son existence n’ a jamais été prouvée.
Mais affirmer cela, c’est ne pas tenir compte du grand nombre d’arguments logiques qui rendent compte de l’existence de Dieu, mais quelque soit la force de ces arguments, ils ne peuvent pas forcer une personne à croire.
Car l’être humain est toujours capable de monter des objections même à des choses qui sont entièrement vraies, observables et démontrables. Ce qui se passe c’est que pour qu’un argument soit perçu comme preuve par quelqu’un, il faut que cette personne comprenne l’argument et soit prêt à en accepter les éventuelles répercussions sur sa vie. Si on est pas prêt à en vivre les répercussions, alors même devant l’évidence, on peut toujours continuer à nier. Les implications de l’existence de Dieu sont tellement grandes que celui qui ne veut pas croire est intellectuellement prêt à tout pour l’éviter. C’est ce qui fait que le seul raisonnement logique ou la seule observation scientifique sont insuffisants par eux-mêmes pour prouver à quelqu’un l’existence de Dieu.
Mais si on examinait les choses dans l’autre sens ? Le philosophe chrétien Richard Swinburne a dit un jour[1] :
« Croire qu’il existe un Dieu nous conduit à nous attendre aux choses que nous observons » : voici par exemple deux observations universellement acceptées:
- Il y a un univers qui répond à des lois physiques.
- Et cet univers contient des êtres humains dotés d’une conscience et d’un sens moral qu’on ne peut supprimer ».
Ces éléments seraient parfaitement logiques dans un monde créé par un Être personnel, Bon et Tout puissant, ça le serait beaucoup moins si l’univers avait émergé par hasard du chaos. La foi en Dieu peut donc être testée et expérimentée par celui qui croit ; et elle est également attestée par de nombreux indices de sa présence. En d’autres mots, même si on ferme les yeux devant les preuves logiques de l’existence de Dieu, il reste toujours des indices physiques et unanimement acceptés qui plaident en faveur de son existence. Mais pour comprendre cela, il faut changer de point de vue, et accepter de regarder les choses du point de vue de la foi.
Croire en Dieu, c’est rentrer dans le laboratoire de Dieu :
En fait, croire en Dieu, c’est un peu comme rentrer dans un laboratoire de recherche dont on est pas le directeur. Dans ce laboratoire, il y a un microscope. Seul le chef de laboratoire peut y regarder. Et dans ce microscope, le regard de l’observateur embrasse d’un seul regard, l’univers entier, et l’humain dans sa réalité la plus profonde. Et nous, de l’autre côté de l’objectif, nous avons à peine la taille d’un microbe. Nous avons le poids d’une poussière dans l’univers !
En effet, dans le laboratoire de Dieu, nous sommes de l’autre côté du microscope, et pour comprendre la réalité, nous devons nous fier au jugement du chef de labo, Dieu lui-même. Ce Dieu qui, tout comme le chercheur définit un protocole et régule les paramètres d’une expérience, ou dispose la plaquette du microscope, a créé le monde.
L’exemple du proto-vaccin :
Pour développer cette métaphore, prenons un exemple :
Les anciens, bien avant Louis Pasteur, avaient déjà inventé un proto-vaccin. Ils grattaient une plaie chez une personne atteinte, mais qui, ayant développé des anti-corps pour lutter contre la maladie, était en voie de guérison. Ils inoculaient alors les anti-corps de la personne immunisée à une personne en bonne santé ; puis celle ci développait à son tour son immunité contre le mal.
Lors de la découverte du vaccin ; Pasteur a dévoilé, et exposé sous la lame du microscope, ce que l’on ne pouvait observer à l’œil nu : l’existence des microbe. Il a démontré, grâce à des expériences et à l’usage du microscope, que les maladies trouvent leur origine dans la présence de micro-organismes : virus et bactéries. Ceux-ci infectent le corps et sont combattus par lui grâce aux anti-corps fabriqués.
Ainsi, avant Pasteur, se soumettre au vaccin « primitif » était un acte de foi ; car il ne reposait sur aucune preuve scientifique et sur aucun élément observable. Se soumettre au proto-vaccin était « dangereux » ! Cela incluait une prise de risque. Mais après Pasteur, se faire vacciner est devenu un acte logique, mis à la portée de tous, et fondé sur des preuves scientifiques solides. Se vacciner est devenu une opération sure, sécurisée par des protocoles homologués par des services de santé, ce qui signifie zéro prise de risques !!!
Alors, posons nous la question suivante : « Rejette-t-on un remède sous prétexte qu’on ne peut avoir la preuve théorique de son efficacité ? » Nous pouvons pourtant, dans notre vie, tester l’existence de Dieu, en expérimentant son évangile. Ce qui veut dire, que lorsque nous nous décidons à croire et à faire confiance dans les paroles du Dieu de la Bible, une véritable Puissance de transformation intérieure se met en marche pour transformer nos cœurs et nos vies !
Adoptons le point de vue du chef de labo
Mais revenons à l’image du laboratoire. En fait, ce n’est pas nous qui sommes les chefs de laboratoire. Nous sommes juste les apprentis du chef de labo ; et le chef de labo ; c’est Dieu. Si Dieu est vraiment le Créateur de l’Univers, et que tout ce qui existe procède de Lui. Il n’est pas à l’intérieur de ce Monde, mais il le dépasse, il est au delà de ce monde, il est transcendant.
C’est ce qu’exprime, dans un langage poétique, et non dans un langage scientifique, le prophète Esaïe :
Qui a mesuré l’eau de la mer dans le creux de sa main ? Qui a calculé la grandeur du ciel en écartant les doigts ? Qui a mesuré la poussière de la terre en la mettant dans un seau ? Qui a pesé les montagnes avec des poids, et les collines sur une balance ? Qui a compris l’esprit du SEIGNEUR ? À qui Dieu a-t-il confié son projet ? Qui Dieu a-t-il consulté pour être éclairé, pour apprendre à bien juger, pour recevoir des leçons de sagesse, pour connaître ce qu’il faut comprendre ? Les peuples sont comme une goutte d’eau au bord d’un seau, comme un grain de sable sur une balance. Les peuples éloignés sont aussi légers que la poussière… Vous ne savez pas cela ? Vous ne l’avez donc pas appris ? Est-ce qu’on ne vous a pas annoncé ces choses depuis le début ? Est-ce que vous n’avez pas compris quelles sont les bases du monde ? Le Seigneur a son siège royal au-dessus du cercle de la terre, et les êtres humains sont pour lui comme des sauterelles. Il a tendu le ciel comme un voile, il l’a déroulé comme une tente pour y habiter. Il détruit les chefs de ce monde, il réduit à zéro ceux qui le dirigent. Ils viennent à peine d’être nommés, ils viennent à peine de s’installer, ils n’ont pas encore pris racine, déjà le Seigneur souffle sur eux. Alors ils sèchent, et la tempête les emporte comme de la paille. Le Dieu saint demande : « À qui pouvez-vous me comparer ? Qui peut être égal à moi ? » Levez les yeux au ciel et voyez : Qui a créé les étoiles ? Qui les fait défiler en bon ordre comme des soldats ? Celui qui les appelle toutes par leur nom. Sa puissance et son pouvoir sont si grands qu’aucune étoile ne manque à l’appel.[2]
Ce texte est difficile à entendre pour l’homme moderne, car Dieu invite l’Homme à quitter sa perspective de connaisseur orgueilleux pour s’émerveiller devant ses œuvres ! Mais si chez certains hommes, l’orgueil de la connaissance empêche l’homme de s’émerveiller ; ce n’est pas chez tous les scientifiques que la connaissance a tué l’émerveillement !!! Beaucoup de scientifiques sont déistes : ils croient en un Dieu, en un architecte doué d’intelligence, et Einstein lui-même parlait du HasarD avec un grand D !!!
En fait, rentrer dans le laboratoire de Dieu, c’est accepter que nous, nous n’avons que la vision du ver de terre, et que c’est Dieu qui seul peut voir le Monde avec la vision d’un Aigle ; où d’un vautour ! Saviez-vous qu’un vautour peut voir sa proie à des centaines de kilomètres ? Et nous, nous sommes comme des fourmis devant Dieu, et nous ne pouvons adopter son point de vue :
En d’autres termes, nous sommes de l’autre côté du microscope ; et nous devons nous fier au jugement du chef de labo, Dieu, qui a créé le monde, comme le scientifique, lui, de son côté, établit son protocole et modélise les paramètres de température et de pression de son expérience. Mais il y a au moins deux différences de taille entre Dieu et le laborantin.
Dieu, le Grand Artiste !
Première différence, le Dieu de la Bible n’est pas décrit comme un scientifique fou qui s’amuse avec le monde et les humains comme avec des rats de laboratoire ! La Bible nous dévoile un Dieu personnel qui est un grand artiste, et qui a créé avec soin et amour l’univers, l’homme et les autres créatures.
C.S Lewis, grand penseur chrétien, et auteur de la saga Narnia, développe une analogie entre Dieu et le Soleil. Et il affirme : [3]« Je crois que le soleil s’est levé pas seulement parce que je le vois ; mais aussi parce que, grâce à lui, je vois tout le reste ! ». On ne peut regarder le soleil en face pour en savoir davantage sur lui ; au risque d’avoir la rétine brûlée. On peut par contre considérer les effets du soleil : grâce à lui, je vois clair ; grâce à lui, les choses obtiennent vie, croissance, et mouvement !
Ainsi, nous ne regardons pas le soleil ; mais ce que le soleil nous montre. De même, la Bible nous invite à ne pas chercher à prouver l’existence de Dieu comme s’il était une entité matérielle ; réductible à une entité visible, physique, et atteignable par les sens ; mais à regarder aux indices de sa présence dans le monde. Dieu est esprit, nous dit la Bible ; et si nous ne pouvons pas le voir, nous pouvons reconnaître la patte de l’artiste divin. Par exemple, lorsque nous écoutons une fugue de Bach, ou quand nous contemplons un Van Gogh, nous reconnaissons immédiatement, derrière l’œuvre, la personnalité, la sensibilité, et le talent de son auteur !
Il en va de même pour Dieu, et c’est ce qu’affirme un auteur biblique, Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Rome. Il dit qu’on peut reconnaître la perfection du Dieu invisible en admirant ses œuvres visibles, c’est-à-dire en regardant la nature :
[4]« Ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages ».
Un bon exemple de ces indices, ce sont tous les paramètres réunis pour rendre possible l’apparition du miracle de la vie sur notre planête bleue. L’univers semblait être comme préparé pour accueillir les humains ! Francis Collins, un grand généticien chrétien affirme, dans son livre « the language of god » : [5]« L’univers donne l’impression de savoir que nous allions venir ! ». Et il dénombre pas moins d’« une quinzaine de constantes, qui, si elles avaient différé d’un millionième, auraient rendu impossible l’apparition de la vie » sur terre. Parmi elles, la constante de gravitation, le bouclier magnétique qui protège la terre contre l’effet destructeur du rayonnement cosmique, l’axe de la terre, dont l’inclinaison est favorable à une température vivable et au rythme des saisons… J’arrête ici l’énumération, car le sujet mériterait un article à part entière !
La science moderne nous parle de l’expansion de l’univers à partir d’une gigantesque explosion mystérieuse, le Big Bang. Mais comment à partir d’une explosion, est on parvenu à un univers si ordonné ? En effet, de l’explosion d’une imprimerie ne sort pas un livre. Alors comment un livre aussi parfait que celui de la Création aurait-il pu sortir d’une explosion, sans que celle-ci ait été dirigée par la main d’un architecte divin ?
De Dieu, il est dit, dans la Bible, que c’est par Lui que nous pouvons « voir ». Aussi, les chrétiens ne croient pas que Dieu existe parce qu’ils le voient ; car, selon la Bible on ne peut voir Dieu en face et vivre : en effet, l’Homme serait consumé par la vue de Dieu. Par contre, on peut considérer les effets de la présence de Dieu dans ce monde :
- Grâce à Lui, je peux m’attendre logiquement à ce que j’observe ; et
- Grâce à Lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être !!!
Dieu, le Grand dramaturge
Il y a une autre différence entre Dieu et le laborantin, et elle est de taille ! La Bible nous dite que dans la personne de Jésus, Dieu est venu de l’autre côté du microscope ! Il s’est fait fourmi pour « expérimenter » notre condition, s’identifier à nous, et se faire connaître à nous.
C.S Lewis, déclare, dans un de ses livres : [6]« Lorsqu’un cosmonaute, revenu de l’espace, déclare ne pas avoir trouvé Dieu ; c’est comme si Hamlet était allé chercher Shakespeare dans les combles de son château ! ».
Si le Dieu de la Bible existe ; il n’est pas caché dans les combles, mais il est le Seigneur de l’Histoire, le grand metteur en scène du drame de l’histoire des hommes et de l’univers ! Mais Dieu ne s’est pas contenté d’être le metteur en scène ; il a également écrit son propre rôle dans la pièce ! En Jésus, il s’incarne et joue le premier rôle ; il est le personnage principal de l’Histoire ! Jésus est, selon la Bible, la Parole qui a créé l’univers, le Sauveur et le Juge des êtres humains, et le Restaurateur, c’est-à dire celui qui, à la fin des temps renouvelle et recrée le monde.
Récapitulons.
Si le Dieu de la Bible existe ; il n’est pas un simple chef de laboratoire ; mais il est le grand artiste, le grand dramaturge. Il est lui-même l’Auteur de toute connaissance, même scientifique.
Si le Dieu de la Bible existe ; il n’est pas un acteur quelconque du Grand Drame de l’Humanité ; mais il est en est l’auteur ! Toutefois, il ne s’est pas contenté d’un rôle de metteur en scène ; mais il a également écrit son propre rôle dans la pièce ! En Jésus, il s’incarne et joue le premier rôle ; il est le personnage principal de l’Histoire !
Jésus est également le Rédempteur des hommes et le Sauveur de l’Histoire. Sans son intervention l’Histoire de ce monde finirait mal ; mais elle se résout par le Grand sauvetage de Dieu et par un renouvellement final de l’ensemble du Monde Créé.
Je vous invite, comme j’ai pu le faire moi-même, à entrer dans le grand laboratoire de Dieu, à expérimenter la relation avec lui, et à inscrire l’histoire de votre vie dans sa grande Histoire à Lui, qui donne la Vie avec un grand V ; et vous verrez, vous ne serez pas déçus !
Aurélien Bloch.
______________
[1] Richard Swinburne, in Keller Timothy, La raison est pour Dieu : la foi à l’ère du scepticisme, Lyon, Clé, 2010, p.149.
[2] Esaïe 40.12-15, 21-26
[3] CS Lewis, in Keller Timothy, La raison est pour Dieu : la foi à l’ère du scepticisme, Lyon, Clé, 2010, p.150.
[4] Romains 1.19-20
[5] Francis Collins, in Keller Timothy, La raison est pour Dieu : la foi à l’ère du scepticisme, Lyon, Clé, 2010, p.158.
[6] CS Lewis, in Keller Timothy, La raison est pour Dieu : la foi à l’ère du scepticisme, Lyon, Clé, 2010, p.150.
“l’argument que beaucoup de gens avancent pour ne pas croire en Dieu”