La peur, la crainte, l’angoisse sont des réalités de la vie humaine sur cette terre. On a peur du regard de l’autre, peur de l’avenir, peur de l’échec, peur du Coronavirus, peur de la mort, peur d’être connu, peur d’être inconnu, etc. Pourtant la peur ne fait pas partie du dessein initial de Dieu pour l’être humain.
L’origine de la peur
La Bible nous raconte l’origine de la peur. La première peur est intervenue juste après que l’homme ait mangé du fruit défendu : il a entendu venir Dieu, et s’est caché (Genèse 3.10). L’être humain entré en rébellion contre Dieu se rend compte qu’il est indigne de sa présence. Et il fait bien ; Jésus lui-même avertissait « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr à la fois le corps et l’âme dans l’enfer. » (Matthieu 10.28). Toutes les craintes que l’humanité peut ressentir sont secondaires par rapport à ce danger fondamental : passer l’éternité loin de la présence de Dieu. L’homme est fait pour connaître Dieu, et il n’est pas de pire échec, de pire tragédie que de rester coupé de Dieu pour toujours.
Simultanément, toutes nos craintes découlent d’une certaine manière de notre rapport faussé à Dieu. L’humanité devait trouver auprès de Dieu son identité et sa valeur, devait vivre dans la confiance en Dieu pour tous ses besoins, et trouvait auprès de lui l’arbre de Vie qui lui donnait de ne pas mourir. En se détournant de Dieu, l’homme a quitté la seule vraie sécurité, et a placé sa confiance dans des secours incertains. Dès lors, il ne peut que craindre de perdre ses appuis, angoisser parce qu’il aurait besoin d’un fondement infaillible et inaltérable, mais ne trouve hors de Dieu que du périssable et du transitoire.
Le jour où la peur de la mort a été vaincue
Mais Dieu n’a pas abandonné l’humanité à ce triste sort. Il est venu lui-même en Jésus-Christ, Dieu le fils fait homme, comme le dit bien la Bible dans la lettre aux hébreux :
« Puisque ces enfants sont tous des êtres de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux, il a participé à leur condition humaine. C’est ainsi que, par sa mort, il a pu écraser le diable, qui détient la puissance de la mort ; il a délivré ceux que la peur de la mort rendait esclaves durant leur vie entière. » (Hébreux 2.14-15)
Jésus est venu mourir pour délivrer les être humains de la peur de la mort. En effet, la mort est à craindre tant qu’elle est le signe de la colère de Dieu envers nous, tant qu’elle mène à une éternité passée loin de Dieu. Satan peut tenir captif l’humanité au travers de cette peur, fondée sur la culpabilité de l’homme révolté. Or Jésus a pris sur lui la culpabilité et toutes les conséquences de la révolte de l’homme contre Dieu, ouvrant la porte au pardon et à la réconciliation avec Dieu. Ainsi, la mort n’est plus pour qui croit en lui un signe de jugement et la porte d’entrée de l’enfer, mais un passage qui rapproche de Jésus-Christ (Philippiens 2.21,23), dans l’attente de la résurrection. Satan ne peut plus tenir le croyant en esclavage par la peur de mourir, parce que la mort a perdu ce qui la rendait terrible.
L’assurance dans l’amour de Dieu
Non seulement la peur de la mort est vaincue par le don de la vie de Jésus, mais toutes nos autres craintes et angoisses se trouvent remises en perspective. Comme le déclare bien l’apôtre Jean : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour ; l’amour parfait exclut la crainte. On craint quand on attend une punition et donc, celui qui craint n’aime pas de façon parfaite. » (1 Jean 4.18) Réconcilié avec Dieu, le croyant reçoit son amour et son acceptation, qui le libèrent de la crainte du jugement, de son sentiment d’indignité, et de la pression de trouver sa valeur dans des réussites ou dans l’approbation du prochain. De plus, Dieu adopte ceux qui croient en Jésus pour en faire ses enfants, sur qui il va veiller comme un père. Alors le croyant peut faire face aux nécessités de la vie sans crainte (Matthieu 6.25-34), avec l’assurance que Dieu entend ses prières, connaît ses besoins (Matthieu 6.8 ; 7.11) et lui donne sa paix (Philippiens 4.6-7).
Une libération à vivre
Vivre libéré de la peur est donc possible ! Mais pour cela il faut : premièrement avoir mis sa foi en Jésus-Christ, avoir accepté le pardon et la réconciliation offerts par Dieu, en reconnaissant que ses propres efforts ne pouvaient jamais suffire à se rendre acceptable devant Lui. Et deuxièmement, il faut apprendre à se confier réellement en Dieu pour tout ce qui est nécessaire, plutôt que de compter sur ses propres ressources ou sur des appuis matériels ou humains. Plus fondamentalement encore, Jésus promet que tout le nécessaire sera donné en plus à celui qui cherche le royaume de Dieu et sa justice (Matthieu 6.33). Je crois que beaucoup de chrétiens, et moi le premier, se privent de paix et d’assurance en fixant leurs regards sur les nécessités (et le superflu!) terrestres, plutôt que sur l’essentiel de ce que Dieu donne : son amour, sa présence, son salut, et la chance de collaborer à ses plans sur terre. Alors que le chrétien s’appuie sur ce qu’il a en Jésus-Christ, et que Dieu donne chacun de recevoir son salut par la foi !
Jean-René Moret. juin 2020