Pour nos contemporains, il est inadmissible de croire que seul Jésus-Christ peut conduire l’homme à Dieu. Ce serait, selon eux, une grave marque d’intolérance. Surtout dans une société dans laquelle on prône le pluralisme religieux. Mais qu’est-ce qu’on entend par pluralisme ?
Pluralisme de fait et pluralisme idéologique
Par conséquent, il nous faut faire une distinction nette entre le pluralisme de fait – il y a plusieurs religions dans notre pays – et le pluralisme idéologique qui tend à disqualifier la vérité au profit du relativisme que l’on peut résumer par l’affirmation suivante : « à chacun sa vérité ! »
En effet, le relativisme n’est pas un problème lié au christianisme. Car celui-ci est né dans le pluralisme religieux (judaïsme, religions païennes, etc. …), et aujourd’hui ce même pluralisme religieux réapparaît. L’émergence du relativisme est davantage liée au déclin de l’idée de connaissance universelle prônée par le Siècle des Lumières qu’aux affirmations du christianisme. Or, on assiste à une tentative de détourner l’attention du public de l’échec cuisant de la vision du monde véhiculée par les Lumières, pour lui faire croire que le pluralisme religieux est un défi incontestable lancé au christianisme ! Remarquons que la notion même de religion est très difficile à définir. La définition sera forcément très imprégnée d’une culture à l’autre. Or on note en occident une volonté affichée de vouloir réduire toutes les religions au même phénomène de base. Du coup dans une société « pluri-religieuse », il serait préférable de croire que toutes les religions se valent et donnent une interprétation du sens de la vie : « Toutes les religions mènent à Dieu ! » entend-on souvent. Mais comment concilier cette déclaration avec le fait que certaines religions se veulent explicitement athées (comme le Bouddhisme dans sa forme originelle) ? C’est proprement absurde, et aucune religion n’accepte ce nivellement.
Observez plutôt ces deux séries de trois assertions :Trois vérités Theravada Bouddhistes :
– Bouddha seul est la révélation suprême de la réalité spirituelle
– Bouddha enseigne que la foi en Dieu ou dans les dieux n’est pas importante pour une libération spirituelle et qu’elle est probablement nuisible
– L’enseignement de Bouddha devrait être suivi par tousTrois vérités chrétiennes :
– Christ seul est la révélation suprême de la réalité spirituelle
– Christ enseignait que la foi engagée en Dieu est essentielle pour une libération spirituelle
– L’enseignement de Christ devrait être suivi par tous
Sont-elles compatibles ?
Le supermarché religieux
Aujourd’hui, beaucoup de personnes affirment qu’elles croient en « dieu ». Mais il est intéressant d’entendre ce que chacun met derrière le vocable « dieu ». La mode en Occident est celle du supermarché religieux qu’on peut illustrer par l’affirmation suivante : « Je vais étudier toutes les religions et piocher ce qui me semble être vrai dans chacune d’entre elles ». On ne peut s’empêcher de songer à des « caddies » de supermarché : chacun met ce qui veut derrière le mot « dieu ». Ainsi, vous n’aurez jamais deux définitions identiques, tout comme vous n’aurez jamais deux « caddies » identiques au passage à la caisse.
Le souci de cette approche de la vérité, c’est qu’elle prend racine dans la pensée occidentale actuelle, et qu’elle est fondamentalement rejetée par d’autres (les orientaux notamment).
Le problème de l’homme quand il tente de s’approcher de Dieu c’est qu’il se heurte à un mur. Et quel mur ! Nous voyons bien qu’à ce stade, il est bien difficile de se faire une idée de qui est Dieu. C’est pourtant le but de notre recherche en tant que croyant de connaître qui est vraiment Dieu. Si les religions présentent toutes des divergences sur le nombre, la nature et les attributs des divinités, la foi chrétienne parle du Dieu qui a décidé de se révéler lui-même, et dont la révélation la plus parfaite réside en la personne historique de Jésus de Nazareth : « Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. » (Jean 1.18)
Aurélien Lang
Bonjour,
Je suis un peu abasourdi par vos propos. Pour Dieu transcende les religions. Il y’a pas de religions qui mené au paradis. J’ai longtemps réfléchi à cela et à un moment je me suis tourné vers le déisme car je me suis pourquoi tant de religions . Ensuite je me suis dit que finalement toutes ces religions ( ou du moins la plus part ) nous demande de nous tourner vers un Dieu suprême qui est amour. C’est là que je me suis tourner vers le christianisme car si on se rapporte au christianisme primitif le message est très simple “Aime ton prochain comme toi même et aime Dieu de tout ton cœur de tout âme et de toute ta force”. Après peut vraiment aimé Dieu . La réponse est oui et non:
– Oui car si on a déjà eu une expérience avec lui on peut le personnifier.
– Non si on ne le reconnais pas
Cependant pour tous les êtres de la terre on peut aimer son prochain car on voit chaque jour son prochain. Le sacrifice de Jésus sur la croix est très symbolique, nous devons donc chacun reproduire ce sacrifice pour chacun de nos frères. C’est pourquoi je pense que oui Jésus est le chemin la vérité et la vie car son message qui est un message d’amour transcende toute les religions et toutes les cultures. Je regrette que l’homme ait décide d’établir un certains nombre de règles visant à emprisonner le message du Christ dans ceux ci.
Il y’a qu’à voir l’histoire de l’Eglise pour voir que Dieu n’est pas cantonné dans une religion. Une religion est humaine et il est fou de croire qu’on ira au paradis si on est dans cette religion et pas dans une autre.
Je vous cite :
“Trois vérités chrétiennes :
– Christ seul est la révélation suprême de la réalité spirituelle
– Christ enseignait que la foi engagée en Dieu est essentielle pour une libération spirituelle
– L’enseignement de Christ devrait être suivi par tous”
Pour on peut remplacer dans cette phrase “Christ” par “Amour”. Tout ce que Dieu fait c’est par amour.
Seulement je suis d’accord avec vous sur un point. La religion chrétienne est celle qui professe le mieux l’amour. Je me suis un peu tourner vers l’islam et je suis offusqué devant le nombre de règles qu’on mets pour pouvoir aller au paradis . Pour moi la seul règle c’est la règle d’amour car elle surpasse toutes les autres. Si tu n’a pas l’amour tu n’as rien.
Et l’homme ne peut pas seul aller vers Dieu, car le chemin vers Dieu c’est le prochain. Voilà pourquoi Jésus dit qu’il est le chemin la vérité et la vie.
Bonjour Yannick,
Vous vous référez avec raison à la primauté de l’amour dans l’enseignement éthique de Jésus. Il est bon de reconnaître l’unicité de Dieu, et c’est un point où nous pouvons nous accorder.
Je pense qu’il faudrait préciser quelque peu ce que l’on entend par religion. (Si vous lisez l’anglais, je vous recommande fortement cet article sur la question de savoir si Jésus déteste la religion : https://blogs.thegospelcoalition.org/kevindeyoung/2012/01/13/does-jesus-hate-religion-kinda-sorta-not-really/)
Je suis parfaitement d’accord que l’appartenance à une religion constituée ne donne pas en soi d’assurance d’aller au paradis. Le critère central est la foi en Jésus-Christ (“Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle.” (évangile selon Jean, chapitre 3, verset 16); “Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.” Lettre de Paul aux romains, chapitre 10, verset 9). Et il est vrai que les hommes ont ajouté beaucoup de commandements qui ne sont que de tradition humaine. Jésus lui-même citait ce reproche d’Esaïe face à des “religieux” de son temps :
“Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte,
car les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes d’hommes.” (Matthieu 15.8-9).
Cependant, cela ne veut pas dire que toutes les règles sont contraire à Dieu et au message de Jésus. Si vous lisez le contexte de la dernière citation, vous verrez que Jésus ne reproche pas à ses adversaires le fait d’avoir eu des règles, mais le fait d’avoir annulé les règles données par Dieu au moyen de leur tradition. Jésus lui-même a enseigné sur la manière de prier, la manière de vivre, d’honorer Dieu, d’aimer son prochain. C’est entre autre nécessaire parce que nous sommes suffisamment tordus pour prétendre aimer l’autre en faisant toutes sortes de mal ; Jésus et la Bible nous donnent des ordres qui traduisent dans le concret l’amour que Dieu demande.
Lisez aussi la dernière consigne de Jésus dans l’évangile selon Matthieu (28.19-20): “Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.”
Jésus dit d’enseigner à garder ce qu’il a prescrit; il ordonne aussi de baptsier ceux qui croiront (instituant donc un “rituel”), et dit à ses disciples d’amener d’autres à être également ses disciples.
Il y a beaucoup de fausse religiosité dans l’église et hors de l’église, si c’est cela que vous rejettez en parlant contre la religion, vous faites bien. Mais si vous rejettez toute doctrine, toute règle de comportement, toute vie communautaire des croyants, il ne reste pas lourd de l’enseignement de Jésus.
Vous faites aussi allusion à l’histoire de l’Église. Celle-ci n’a pas toujours été brillante, et les chrétiens n’ont pas été à la hauteur de ce que Christ leur demande (voir l’article http://www.foienquestions.fr/?p=909%5BSi Dieu est si bon, pourquoi les chrétiens sont-ils si mauvais?] et la conférence http://www.foienquestions.fr/?p=1743 [Les Croyants: Pourquoi sont-ils si mauvais si Dieu est si bon?]). Mais le fait que les chrétiens n’aient pas accompli parfaitement ce que Dieu attendait ne signifie rien sur la possibilité d’accéder à Dieu sans Jésus-Christ.
Si je résume mon propos :
– Il y a beaucoup de fausse religiosité, et il est juste de s’en distancer; Jésus le fait aussi.
– Si on en croit la Bible, la foi en Jésus est indispensable au salut
– Si on croit Jésus et ses paroles, nous formons une communauté avec ceux qui croient, nous avons des commandements de Jésus à respecter et même des rites à accomplir. Avec une définition neutre de religion, cela me semble en constituer une. Mais cette religion découle de la foi en Jésus et ne la remplace pas.
Bonjour,
Je suis d’accord avec vous sur un certains points. Mais seulement j’ai un petit problème concernant le fait que certains affirment si tu n’es pas de telle ou telle religion. Tu iras en enfer. En fait quand j’essaie de réfléchir je trouve que c’est trop simple. Je crois profondément en Jésus et je reconnais qu’il est le fils de Dieu. Mais que deviennent ceux qui croient pas comme moi. Ceux ce qui la parole de Dieu n’est pas parvenu. Est ce que tous les pygmées qui ne connaissent pas Jésus iront en enfer de même pour toutes les autres religions. Je me dis alors que c’est trop simpliste.
Dieu est Amour et pour moi on sera juger sur le degré d’amour qu’on a envers ses frères. Je n’arrive pas à concevoir que Dieu condamné certaines personnes à l’enfer en leur faisant pas connaître sa religion. C’est pourquoi je me dis que le message de Dieu va au delà d’une religion. On peut trouver Dieu partout il suffit de le chercher en esprit et en vérité.
Je suis d’accord que la foi en Jésus soit indispensable pour le salut mais il ya des millions de personnes qui sont morts avant même la venue de Jésus. Dieu ne serait il pas un peu “injuste” s’il permet à certains d’avoir le salut et à ceux qui ont eu la “malchance” de ne pas avoir connu Jesus ceux ci sont voué en l’enfer. Ne peut on pas dire que avoir foi en ca veut surtout dire avoir foi en l`Amour car Dieu est Amour. En fait quand je pose cette hypothèse j’arrive à me dire que tous ces gens qui n’ont pas connu Jesus seront juger par l`Amour qu’ils avaient les uns pour les autres.
Je viens de lire un de vos articles peut on être bon sans Dieu?
Vous avez dit que si on cherche vraiment à être bon on va trouver Dieu. Mais n’est ce pas le Dieu d`Amour que l’on va trouver.
Je peux être assez d’accord avec vous que les hommes qui n’ont pas connu Jésus seront jugés selon l’amour qu’ils auront eu pour les autres; en tout cas, la Bible parle d’un jugement selon les œuvres (Apocalypse 20.12-13 : “Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône, et des livres furent ouverts. Un autre livre fut ouvert : le livre de vie, et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres. La mer rendit ses morts, la mort et l’Hadès rendirent leurs morts, et chacun fut jugé selon ses œuvres.”).
Or si l’amour pour Dieu et le prochain résume toute la loi, on peut penser que le jugement des œuvres portera sur l’amour mis en pratique envers le prochain.
Le grand problème, c’est que si on en croit la Bible, aucun homme ne pourra être sauvé sur cette base là (Romains 3.20 : “Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché.” ; cf Ephésiens 2.9, Galates 2.16), parce que l’homme sans Dieu est trop mauvais (voir par exemple Romains 3.10-18). Si nous devons être jugé sur la base de notre amour pour les autres, nous serons condamnés à cause de notre égoïsme, notre hypocrisie et la dureté de notre cœur.
C’est pour cela qu’il n’y a pas de salut possible hors de la personne, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Maintenant pour ceux qui ont vécu avant lui ou qui n’ont pas eu l’occasion d’en entendre parler, on peut dire plusieurs choses. Sur la justice, je crois que Dieu est parfaitement juste dans son jugement. Ceux qui seront condamnés le seront à cause du mal qu’ils ont commmis et de la méchanceté de leurs cœurs, qui sont vraiment condamnables. Ceux que Dieu sauve, il les sauve par grâce, par un acte libre de sa bonté. Si je fais un cadeau à une personne, on ne m’accusera pas d’injustice parce que je n’ai pas fait le même cadeau à tout le monde. Si on disait qu’on gagne le salut en croyant, que la foi nous fait mériter le salut, on pourrait dire “c’est injuste, les autres n’avaient pas les mêmes chances au départ”. Mais même la foi est un cadeau, et nul ne peut reprocher à Dieu de ne pas l’avoir; Dieu n’était pas tenu de sauver qui que ce soit. (Voir éphésiens 2.8-9 “C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des œuvres, afin que nul n’en tire fierté.”)
Cela étant posé, on peut cependant dire une ou deux autres choses. Sur les gens qui ont vécu avant Jésus, je peux dire avec une certaine assurance que les croyants fidèles de l’Ancien Testament ont cru au messie qui allait venir; nous en savons plus qu’eux sur ce qu’il a fait, pourquoi et comment, mais je ne doute pas que Dieu compte leur foi comme une foi en Jésus qui sauve.
Pour ceux qui n’ont rien entendu de la révélation biblique, on peut encore se demander si Dieu pourrait compter leur recherche de Dieu et leurs efforts pour le bien comme une foi en Jésus qui ne connaissait pas son objet (on parle pour cette idée de “foi implicite”). Cela ne me semble pas impossible, mais je ne crois rien pouvoir affirmer à ce sujet. Je sais que le jugement de Dieu sera aimant et juste, et je lui fait confiance, mais ce n’est pas à moi de le délimiter. Je ne supprime pas l’éventualité d’un salut sans foi explicite en Jésus; mais il ne peut pas y avoir d’assurance du salut sans cette foi. (“Le salut ne se trouve en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les humains par lequel nous devions être sauvés.” Actes 4.12) Nous savons que qui croit en Jésus est sauvé; pour les autres, nous ne savons pas, et il n’y a qu’un mince espoir qui repose sur la bonté de Dieu mais sur aucune promesse ou engagement spécifique de sa part. Surtout, notre travail comme chrétiens est de faie que ce cas de personnes qui n’ont rien su et rien entendu soit le plus rare possible dans notre génération.