Dieu, qu’en penser ? Christopher Hitchens, célèbre athée donne sa réponse clairement avec le titre de son livre:« Dieu n’est pas grand ! ». Voilà ce que l’on peut lire sur la quatrième de couverture de cet ouvrage: « La religion se mêle de sexe, contrôle ce que nous mangeons et exacerbe notre propension à la culpabilité en multipliant les interdits les plus arbitraires.»
Contrôle, culpabilité, interdits. Quel triste tableau. Quand la religion est si néfaste, la réaction la plus naturelle est de s’en débarrasser, comme on lutte contre un virus ou une infection. Ou au minimum il faudrait l’ignorer, en espérant que la religion disparaisse à force qu’on l’ignore, qu’elle disparaisse de la surface de la Terre ou en tout cas de notre petit monde à nous. Ce serait juste plus simple sans elle…
Moi aussi, je m’en fous.
Probablement si vous avez commencé à lire cet article, c’est que vous vous retrouvez dans cette opinion. Vous vous dites que si la religion prenait moins de place, le monde se porterait mieux ! C’est une opinion que je partage moi aussi. Pourquoi ces contraintes alimentaires ? Quel humain aurait le droit de décider à notre place de notre sexualité ? Ces interdits ne sont-ils pas arbitraires ? Et l’on pourrait ajouter à la liste des accusations d’Hitchens: N’est-ce pas aussi une liste d’interdits qui rend certains chrétiens extrêmement coincés et incapables de faire la fête ?
Des personnes religieuses qui s’interdisent de faire la fête il y en a, c’est un fait reconnu. Ce qui est en revanche moins connu c’est que le personnage central du christianisme, Jésus de Nazareth, ne faisait pas partie de ceux-là. Jésus, celui dont les chrétiens sont les imitateurs (les disciples), ne se gênait pas de fêter. Si bien qu’un jour, un groupe de personne est venu vers lui pour lui demander: « Pourquoi les disciples des pharisiens jeûnent-ils fréquemment et font-ils des prières, tandis que les tiens mangent et boivent ? »[1. Évangile selon Luc, chapitre 5, verset 33 ; de plus, Jésus savait qu’on disait de lui « Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs » (Évangile selon Luc, chapitre 7, verset 34).]. Ils étaient choqués par le manque de religiosité de Jésus. Christopher Hitchens n’aime pas que l’on empêche de vivre au nom de la religion, et Jésus ne fait pas cela. Comprenez-moi bien, je ne prétends pas que Jésus se soit opposé à tous les interdits établis à son époque. De toute évidence, ce serait un désastre de promouvoir une société sans limites et sans lois. De fait, Jésus a poussé jusqu’à l’extrême les lois qui protègent les autres et nous engagent à lui faire du bien [2. Voir par exemple son enseignement dit du « sermon sur la montagne » dans l’évangile selon Matthieu, chapitre 5, versets 17 à 48]. Il s’est par contre comporté avec une grande liberté vis-à-vis des règles rituelles – des interdits religieux, si vous préférez [3. Un exemple parmi beaucoup se trouve dans l’Évangile selon Matthieu, chapitre 12, versets 1 à 8.].
Jésus n’a donc pas voulu rendre les gens plus religieux. Il n’a pas rallongé la liste des interdits et des obligations. Cela soulève une question: qu’a-t-il fait alors ? Qu’a-t-il fait d’assez important pour ne pas disparaître dans les oubliettes en quelques décennies ?
Qu’a-t-il fait ?
A cette question, beaucoup répondront que Jésus est célèbre car il était un grand homme de sagesse apprécié de tous. Un humble philanthrope dont les douces paroles ont réchauffé bien des cœurs [1. Voir à ce sujet notre article : Jésus-Christ n’est il qu’un bon maître de morale ?].
Non, Jésus n’était pas ce personnage doucereux et pacifique. Il a parfois fait preuve de violence comme un jour dans le temple de Jérusalem. Il a renversé les tables des marchands car il était révolté à l’idée qu’un lieu spirituel soit utilisé à des fins de marketing[4. Évangile selon Jean, chapitre 2, versets 13 à 25.].
Non, il n’était pas apprécié par tout le monde. Ses enseignements n’étaient pas de ceux qui font toujours plaisir à entendre. Il a dénoncé l’hypocrisie de beaucoup de personnes[6. Sur l’hypocrisie et l’attitude de Jésus, voir Si Dieu est si bon, pourquoi les chrétiens sont-ils si mauvais?]. Il a mis le doigt là où ça fait mal. Si bien que les chefs religieux de l’époque sont devenus enragés envers lui et ont comploté sa mort, complot qui a abouti, car Jésus a fini torturé et exécuté sur une croix[7. Voir Pourquoi Jésus a-t-il été mis à mort ?].
Non, il n’était pas humble dans le sens qu’on l’entend aujourd’hui. Il n’a pas fait preuve d’une tolérance exemplaire. Il a affirmé « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient à Dieu autrement que par moi [5. Évangile selon Jean, chapitre 14, verset 6. À ce sujet, voir Jésus est-il le seul chemin vers Dieu ?]». Quelle arrogance !
Mais alors qu’a-t-il vraiment fait ??
Jésus n’est pas venu apporter les paroles rassurantes d’une bonne philosophie. Ni les interdictions que l’on attend de la part d’une religion. Il n’est pas venu apporter une religion mais une relation. Il est venu pour nous réconcilier avec la personne la plus importante de notre vie, avec la personne face à laquelle personne ne dit: « Je ne sais pas. Je m’en fous. ». Une personne que l’on chérit car elle nous a aimé le premier, que l’on désire connaître car elle a le pouvoir de nous remplir de bonheur. Une personne qui donne une nouvelle intensité aux mots « amour », « paix » et « joie ». Je parle de Dieu. Voilà ! Vous vous dites que j’ai bien caché mon jeu. Que j’ai désapprouvé la religion au début de cet article pour finalement revenir dessus maintenant. Ce n’est pas le cas. Religion et Dieu ne sont pas des équivalents. La religion, c’est souvent des efforts humains très imparfaits. Dieu, c’est l’être parfait qui a tout créé. Vous aurez peut-être remarqué qu’Hitchens fait l’amalgame entre Dieu et la religion : sur la couverture de son livre le mot « Dieu », puis sur la quatrième de couverture le terme « religion », sans explication de changement de terme. Ne faites pas la même erreur. Ne faites pas le même amalgame que lui. Si vous pensez que la religion est un ensemble de règles absurdes qu’on s’impose au nom de la divinité, Jésus n’était pas religieux. Dieu n’est pas religieux [8. Voir Pourquoi tant de religions dans ce monde ?] !
On peut ignorer la religion, décider de ne pas nous impliquer. Mais on ne peut pas vraiment ignorer Dieu. Parce que si Dieu existe, on est déjà impliqué. S’il a créé l’univers et en prend toujours soin, on ne peut pas sortir de celui-ci pour ne plus être concerné par l’existence de Dieu. Je n’ai pas le temps dans cet article de vous exposer les raisons rationnelles pour lesquelles je suis convaincue que Dieu existe[2. Mais vous pouvez consulter par exemple : Invente-t-on ou découvre-t-on les lois scientifiques ?, Un scientifique peut-il raisonnablement croire en l’existence de Dieu? et Si Dieu n’existe pas, qui est en droit de décider de manière absolue de ce qui est bien ou mal ?]. Mais même s’il n’y avait qu’une chance sur un milliard que Dieu existe, ça vaudrait la peine d’en avoir le cœur net. Car s’il existe, ça change tout. C’est pour cela que Jésus a fait tout ce qu’il a fait: pour nous présenter Dieu et nous réconcilier avec Lui. S’il a estimé que ça valait le coup de mourir dans d’atroces souffrances, peut-être ça vaut la peine de creuser… Si des chrétiens comme moi affirme avec assurance que Dieu a transformé leur vie pour le meilleur, ça vaut la peine de chercher… Dieu existe-t-il ? Où est-il ? Quelles preuves a-t-on qu’il est tout puissant ? Comment peut-on être sûr qu’il nous aime ? Pourquoi ne le voit-on pas plus souvent ? Qu’est-ce qui nous sépare de lui ? Comment Jésus a prévu de nous réconcilier avec lui ?
A vous de chercher…
Elisa