La question de la vie extra-terrestre se pose de plus en plus, et plus seulement sur le mode des OVNIs et d’histoires plus ou moins farfelues d’enlèvements, etc. On découvre de plus en plus d’exo-planètes, de planètes en orbite autour d’étoiles lointaines, hors de notre système solaire. Parmi celles-ci, un certain nombre ont des caractéristiques qui les rapprochent de la Terre : températures permettant la présence d’eau liquide, constitution rocheuse, etc. Il est trop tôt pour affirmer que les conditions nécessaires à la vie telle que nous la connaissons sont réunies pour l’une ou l’autre de ces planètes, et la présence de toutes ces conditions ne garanti pas encore l’émergence de la vie. Mais les chances d’existence d’une vie extraterrestre sont loin d’être nulles, et il vaut la peine d’y réfléchir.
D’autre part, au moins l’une des lunes de Saturne possède un océan souterrain et une composition chimique qui permettrait le fonctionnement de certains organismes vivants que nous avons sur terre[1. Il s’agit d’Encelade, où l’on a récemment détecté de l’hydrogène. Celui-ci est probablement issu d’une activité hydrothermale, et peut servir de base pour une réaction que certains organismes terrestres utilisent pour se fournir en énergie.]. Là aussi, la présence d’une vie est loin d’être garantie, mais, si elle existe, les chances d’une détection prochaine sont bien plus élevées.
J’ai déjà lu ou entendu des réactions qui laissaient entendre que la découverte de vie extra-terrestre serait la fin de la foi chrétienne. En particulier, on peut se demander si l’existence d’une vie extraterrestre pose problème pour la foi en Dieu qui a créé l’homme à son image. On peut aussi réfléchir aux implications d’une telle vie quant à la place de l’homme dans l’univers, et se demander quelle attitude la foi chrétienne pousserait à adopter face à une vie extra-terrestre.
Un problème pour Dieu ?
Tout d’abord, en soi une vie sur d’autres planètes ne pose pas de problème quant au fait que Dieu est le créateur. Dieu s’est plu à créer un univers d’une grande variété. Nous savons déjà qu’il a créé des étoiles et des galaxies en bien plus grand nombre que ce qui est utile à la vie sur terre. Sa créativité n’est pas limitée par nos besoins. En ce sens, il ne serait pas surprenant de le voir prendre plaisir à la présence d’autres formes de vie en d’autres lieux. Dieu a créé un univers capable de nourrir la vie en son sein ; si ce miracle s’est produit à plus d’un endroit, cela ne fait qu’ajouter des raisons de louer le Dieu créateur.
En ce qui concerne les implications théologique et la place de l’homme dans l’univers et dans le dessein de Dieu, il convient de distinguer plusieurs cas.
Quel genre de vie ?
Premier niveau, nous pourrions découvrir une vie primitive, du même type que nos bactéries et levures terrestres. Une vie élémentaire de ce type n’aurait pas de très grandes implications théologiques ou éthiques.
Deuxième niveau, il pourrait exister une vie extraterrestre du même niveau que la vie animale sur terre, sans conscience intelligente. Là encore, cela ne remettrait pas en cause le statut de l’homme comme image de Dieu et gardien de la création. L’humanité aurait la même responsabilité vis-à-vis de ces «animaux» extra-terrestres que vis-à-vis de la faune terrestre : en prendre soin et les respecter[2. Notons au passage que nous avons beaucoup à améliorer pour remplir vraiment ce mandat sur notre terre ; voir Les animaux sont-ils les égaux de l’homme?]. De plus, une vie extra-terrestre pourrait être très sensible à l’envahissement de son éco-système par des espèces terrestres, la bonne gestion de la vie hors de notre planète demanderait donc beaucoup de prudence pour ne pas provoquer de catastrophe écologique sur un autre monde. Il faudrait aussi être très prudent avant d’établir que des êtres extra-terrestres ne sont pas dotés de conscience. D’une part, notre soif de puissance et notre avidité nous pousseront fortement à ne jamais reconnaître une espèce extra-terrestre comme intelligente et digne de protection. D’autre part, il est en soi très difficile d’établir l’intelligence d’une forme de vie entièrement différente de la nôtre. La prudence voudrait donc de présumer une conscience intelligente jusqu’à preuve contraignante du contraire.
Une vie intelligente ?
Dans le cas où nous rencontrerions une vie extra-terrestre intelligente, il nous faudrait certainement lui appliquer le commandement de ne pas tuer, et la traiter avec le même respect que nous devons aux hommes. Quant aux implications théologiques, elles dépendraient fortement du rapport au divin de cette race inconnue.
Ce qui serait vraiment problématique pour la foi chrétienne, ce serait de rencontrer une race intelligente qui serait naturellement athée, qui n’aurait aucune conscience du divin, aucune aspiration spirituelle, aucune recherche de Dieu. Ce cas là serait difficile à expliquer, mais c’est précisément un cas que je ne m’attends pas à ce que l’on trouve.
On pourrait aussi avoir un espèce intelligente qui aurait une relation naturelle avec Dieu, et vivrait en accord avec sa morale propre. Ce serait une race qui n’aurait pas connu «la Chute» : qui ne se serait jamais éloignée de la relation à Dieu prévue par ce dernier. Cela ne poserait pas de problème, et nous leur devrions le plus grand respect.
Un autre cas serait que nos extra-terrestres aient une conscience du divin, une recherche de Dieu, et se considèrent actuellement comme séparés de Dieu, sans savoir comment retrouver la relation avec lui. Il faudrait alors se demander si la mort de Jésus-Christ pour le salut de l’humanité peut aussi concerner cette espèce extra-terrestre. Il serait en effet possible que l’humanité soit le véhicule du salut pour plus que notre propre espèce.
Il se pourrait aussi qu’une peuplade extra-terrestre ait été déchue et ait obtenu le salut par un acte rédempteur de Dieu qui leur serait propre. Peut-être que cela ressemblerait beaucoup à ce qu’il a fait en Jésus-Christ. Peut-être que cela serait assez différent, il ne nous est pas donné de le savoir à l’avance.
Dans tous les cas, une vie extra-terrestre n’empêche en rien que l’homme soit le représentant de Dieu sur terre. Par ailleurs, si l’on en croit la Bible, « il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » que celui de Jésus-Christ[1. Voir Jésus est-il le seul chemin vers Dieu ? Et N’est-ce pas arrogant d’affirmer que Jésus est le seul chemin vers Dieu ?], et cela ne serait pas remis en cause par l’existence de vie intelligente ailleurs, quel que soit leur rapport à Dieu. Nous savons que Dieu reste un Dieu juste et aimant envers toutes ses créatures. Mais nous ne savons pas si Dieu aura voulu sauver toutes les espèces intelligentes de la même manière, ou s’il aura fait usage de sa liberté pour montrer sa bonté autrement dans d’autres cas.
En bref
En bref, la foi chrétienne ne serait pas remise en cause du fait de la découverte de vie extra-terrestre. La découverte d’autres espèces intelligentes ouvrirait bien sûr des champs de réflexion énormes, que je n’ai fait qu’esquisser, et qui dépendraient des caractéristiques particulières que l’on rencontrerait. Dans tous les cas, il faudrait partir du principe que les autres formes de vies que nous découvrons sont voulues par Dieu et n’échappent pas à son dessein.
Il faut aussi rappeler qu’en l’état actuel, la vie que nous trouverions sur une exo-planète serait trop éloignée de nous pour que nous ayons une réelle influence sur elle, et vice versa. En effet, nous n’avons pas les moyens de parcourir des années-lumières en un temps raisonnable, et il se peut que nous ne les ayons jamais. Pour le temps présent, il est donc bien plus important de savoir ce que nous ferons les uns avec les autres sur notre planète, et de savoir ce que nous ferons avec Dieu, que de détailler notre comportement face à des extra-terrestres.
Jean-René Moret, avril 2017
Une théologie-fiction très pertinente pour éviter une nouvelle révolution copernicienne.
Souvenons-nous que les juifs n’imaginaient pas que les païens puisse être inclus dans le plan de Salut de Dieu et que les européens se sont demandé si les peuples colonisés avaient une âme.
Cet article est aussi utile pour le rapport de l’homme à la terre et aux animaux qui la peuple. non seulement pour une éco-théologie, mais aussi parce que la science découvre petit à petit que certains animaux sont plus intelligents qu’on croyait depuis Decartes.
La science n’a pas finis de nous bousculer.
Ah les extra-terrestres… existent-ils?
Eh bien la Bible apporte la réponse (Rom 8.19-23):
“Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps.”
Paul souligne “la création toute entière soupire et souffre”, si l’entier de la création souffre, il s’agit de l’univers tout entier car l’univers tout entier est la création de Dieu, les extra-terrestres donc aussi. Il faudrait que Jésus soit aussi mort pour eux, pour qu’ils ait part au salut, et il faudrait qu’ils puissent le savoir afin qu’ils aient part au salut. Est-il alors mort plusieurs fois? Non (Héb 9.28) : “de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d’hommes, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.”
Maintenant soyons un peu scientifique:
1. L’équation de Drake
N = R x fp x ne x fl x fi x fc x L
Drake avait estimé qu’il y avait un potentiel de 10 le nombre N de civilisations extra-terrestres. Petite erreur au passage, la formule parle de civilisations extra-terrestres et admet que le facteur fl (fraction de ces planètes sur lesquelles la vie apparaît effectivement) = 1 or le nombre est égal à 0 à ce jour, il a admis que la terre dispose d’une civilisation extra-terrestre, certes je rencontre parfois des extra-terrestres mais ils sont d’un autre type. Conclusion: N = 0 (les restes des valeurs n’est qu’estimation dans l’inconnu).
2. Le paradoxe de Fermi
Ce paradoxe semble être en cours de résolution. Si une civilisation extra-terrestre existe, comment ne nous a-t-elle jamais visité ? Il se pourrait qu’elle ait décidé de ne pas nous déranger… Bon la solution réside dans notre bêtise (j’allais dire c…….). Nous avons besoin de plus et toujours plus. Avec un besoin de croissance de 2% au niveau mondial, dans 5 à 6000 ans nous aurons consommé la totalité de l’univers (Gabriel Chardin/CNRS). Petit problème, nous n’arriverons jamais au confins de l’univers d’ici 6000 ans.
3. Le problème du voyageur de commerce.
Prenons cet exemple simplement complexe. Un voyageur de commerce doit se rendre dans 69 villes en partant de chez lui. Il doit donc parcourir 69 distances entre les différents lieu. Si on cherche à établir la distance la plus courte, ce problème est des plus complexes à résoudre car un trouvera la distance la plus courte plus tard un autre trouvera une distance plus courte et quelques temps plus tard encore un 3ième trouvera une distance encore plus courte mais ce dernier ne sait pas s’il a trouver la distance la plus courte car 10 ans plus tard encore un 4ième trouvera une distance encore plus courte.
Le nombre de solution est d’environ 1,71122 x 10^98
Demandons à l’ordinateur le plus rapide au monde (Tianhe-2 avec ces 33,8 petaflops) de travailler sur ce problème, mais soyons flou, intégrons-le dans un mm3 et chose encore plus folle intégrons-le sur tout la surface de la terre entre -10 km et +90 km du niveau de la mer.
Aller je vais poussez le bouchon encore un peu plus loin, on va le faire 1 fois pour chaque étoile de l’univers (environ 10^23). Chacun ne fera qu’un nombre donné de tests
Et bien d’après mes calculs, il faudrait tout de même un sacré nombre d’années. Si on ramenait maintenant le temps de calcul pour établir avec certitude d’avoir trouvé la distance la plus courte pour ce petit problème du voyageur de commerce, 13,7 milliard d’années ne représenterait que quelques 11 us dans cette année !
Comparativement, si une vie extra-terrestre existait, sa probabilité d’existence sera de l’ordre de l’improbable, car un processus d’évolution pour faire apparaître une vie cellulaire est horriblement plus complexe que notre minable problème du voyageur de commerce.
Donc, nous pouvons en conclure que tant sur le plan théologique que sur un plan scientifique, un raisonnement raisonnable et logique indique que la thèse des petites bonhommes verts relève de la science fiction et non de la réalité.
Soit nous sommes cohérents avec nous-même, soit nous ne le sommes pas, et dans le second cas, le risque de la folie guette.